Grand invité de la Biennale Pierre Boulez, Daniel Barenboim, à la tête de la Staatskapelle Berlin, insère le Livre pour cordes dans un héritage inattendu : celui d’Hector Berlioz et de Franz Liszt dont Martha Argerich interprète le Premier Concerto.

C’est une œuvre précoce et méconnue du maître que Daniel Barenboim nous fait entendre : le Livre pour cordes consiste en deux sections extraites du Livre pour quatuor (1948-49), dans une version pour orchestre à cordes considérablement remaniée et recomposée 20 ans plus tard – le quatuor originel se trouvant éclaté, voire « explosé ». Ces pages d’une radicalité féroce font écho à une autre : celle, romantique, de la Symphonie fantastique de Berlioz et du Concerto pour piano n° 1 de Liszt, créé sous la direction du premier, alors que le second tenait la partie soliste. Deux compositeurs dont l’amitié, faite de collaboration artistique et d’émulation mutuelle, anticipe celle qu’entretiendront bien plus tard Daniel Barenboim et Pierre Boulez.