Programme
Distribution
Atteindre la paix du fond de la détresse, pressentir l’abîme au cœur de la sérénité : c’est le paradoxe de ce programme où la sérénité du Concerto pour clarinette de Mozart contraste avec une Sixième de Mahler pleine de drames, de chaos et de menaces.
Comment imaginer, à l’entendre, que le Concerto pour clarinette est une œuvre de l’extrême-fin, contemporain du terrible Requiem ? Jamais peut-être, sinon dans la vocalité opératique, le chant mozartien n’aura revêtu autant de grâce, d’éloquence, de clarté bienfaisante. Bien que redoutablement virtuose, la musique semble ici avoir surmonté tous les doutes et toutes les tragédies.
Tout à l’inverse, c’est dans l’une des rares périodes paisibles de sa vie, entre 1903 et 1905, que Mahler composa sa déchirante Symphonie n° 6. Imposante, elle s’ouvre sur une sombre marche, symbolisant le parcours d’un homme qui, semble dire « adieu » au monde. Pesant, plein de hargne confuse, le Scherzo est une page où règne une horrible confusion, bientôt apaisée par la rémission de l’Andante : des voix champêtres et le sentiment d’une nature bienfaisante appliquent un baume passager. Car avec le Finale, la fatalité revient, plus sombre et implacable que jamais : une lutte désespérée, ponctuée par des coups de marteau fatidiques : le héros, écrivit Mahler lui-même, « reçoit trois coups du destin, dont le troisième le fait tomber comme un arbre. »
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Grande salle Pierre Boulez - Philharmonie
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