C’est un éventail de spiritualité que nous propose ce programme, allant du mysticisme chrétien de Pēteris Vasks, avec ses mélodies éthérées, à l’élan vital de Beethoven, en passant par l’œuvre qui marqua, pour Tchaïkovski, le sentiment du retour à la vie. 

Les voix semblent véritablement s’élever vers le ciel quand un chœur se voue tout entier à la musique contemplative du compositeur letton Pēteris Vasks, dont la spiritualité et la nature sont les deux piliers. Redoutablement virtuose, d’un lyrisme éperdu, le Concerto pour violon de Tchaïkovski symbolise la renaissance du compositeur après la dépression qui suivit son désastreux mariage : hédoniste, magnifiquement vocal, il s’achève dans la verve endiablée d’une veillée tzigane.

Enfin, la célèbre Symphonie « Eroica », initialement dédiée à Napoléon, fait elle aussi éclater les cadres, à tel point que Leonard Bernstein la considérait comme la page la plus décisive de l’histoire de la musique symphonique. Chacun de ses quatre mouvements regorge d’innovations formelles et expressives, même si c’est sans doute l’Adagio, dit aussi « marche funèbre » qui hante les mémoires : Mendelssohn n’exigea-t-il pas, quand il l’entendit, qu’on le joue à ses funérailles ?