La dimension picturale et les chatoiements de la partition de Debussy trouvent une résonance chez Olivier Messiaen, grand coloriste de la matière orchestrale, à son plus grand dans Chronochromie, riche des bruits de la nature.

Le poème lyrique pour voix de femmes solo, chœur et orchestre La Damoiselle élue (1887-88), présente le visage d’un jeune musicien qui confiera avoir voulu composer « un petit oratorio dans une note mystique un peu païenne ». Le raffinement de l’écriture est également à l’œuvre dans Chronochromie. Les chants d’oiseaux, chers au compositeur, se mêlent aux bruits de l’eau dans les cascades et les torrents alpins. Fruit d’une commande d’André Malraux commémorant les morts des deux guerres mondiales, Et exspecto resurrectionem mortuorum se signale davantage par la densité de son tissu sonore, sa solennité, sa grandeur. À la baguette, George Benjamin, ancien disciple de Messiaen au Conservatoire de Paris et compositeur majeur de notre époque.