Après la soirée qu’il avait consacrée aux deux dernières symphonies de Schubert en octobre 2022, Jordi Savall récidive avec ses musiciens du Concert des Nations dans le répertoire romantique : il se consacre cette fois à Mendelssohn.

Il ne s’agit pas du cœur de leur répertoire, qui est plus ancien – Le Concert des Nations, qui doit son nom à une œuvre de Couperin, a été fondé en 1989 pour donner le Canticum at Beatam Virginem Mariam de Charpentier, et il a exploré depuis avec constance le répertoire baroque en s’attachant à en renouveler l’interprétation. Pour autant, voici maintenant quelques années que Savall, du haut de ses quatre-vingts ans, se plaît à appliquer à la musique romantique la même démarche de recherche, revenant aux manuscrits pour retrouver les dynamiques et tempi originaux et rééquilibrant les effectifs orchestraux. La légèreté mendelssohnienne qui s’exprime dans l’Ouverture du Songe d’une nuit d’été, comme dans le finale de la Symphonie « Italienne » de quelques années plus tardive, devrait être merveilleusement servie par cette approche.