Depuis son étonnant récital au Carnegie Hall en 1998, on a souvent comparé Arcadi Volodos à Vladimir Horowitz. Capable d’éblouir avec des transcriptions hallucinantes de virtuosité, faisant du Troisième Concerto de Rachmaninov son cheval de bataille, parcourant les plus grandes salles du monde entier : Volodos a tout du virtuose russe. Mais ce serait injuste de se contenter de cette unique image. Car si le jeu du pianiste est robuste, il ne faut pas oublier qu’il émerveille aussi dans les sonates de Schubert les plus dénudées, qu’il chante les phrases les plus poétiques. Volodos, sous l’apparence d’un colosse, garde la sensibilité d’un écorché. De Moscou à Paris, où il a fini ses études, il continue son parcours, en solitaire, et se moque bien des modes ou tendances.