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Messe en si mineur - Ensemble Pygmalion - Raphaël Pichon

Concert
Salle Pleyel
Durée : environ 2h15

Programme

Distribution

Johann Sebastian Bach
Messe en si mineur
Ensemble Pygmalion
Raphaël Pichon , direction
Eugénie Warnier , soprano
Anna Stephany , soprano
Damien Guillon , alto
Daniel Behle , ténor
Konstantin Wolff , basse, baryton
La Messe en si est un défi. À tous égards. Et plus particulièrement pour les chefs d’orchestre. Pour gravir ce sommet, le jeune contre-ténor devenu chef, Raphaël Pichon, sera entouré de ses compagnons de l’Ensemble Pygmalion. Dans leur dernier disque (Alpha), Pichon et ses Pygmalions nous ont fait redécouvrir la version originelle de Messe en si : cette fameuse Missa 1733, qui sortait d’un moule semblable à ceux des quatre messes brèves BWV 233-236. La Messe en si de Bach recèle en effet de nombreux mystères, et l’on peut douter qu’ils s’éclaircissent un jour. Parmi ces mystères, celui de la chronologie de sa composition n’est pas le moindre : le Sanctus, qui se trouve normalement vers la fin de la messe, date de 1723 et c’est le premier numéro que Bach couche sur le papier. Il faut ensuite attendre 1733 pour qu’il compose le Kyrie et le Gloria — une composition motivée par sa candidature au poste de Compositeur de la Cour de Dresde. Enfin, Bach ne mettra la dernière main à son grand œuvre qu’en 1748, soit vingt-quatre ans après la composition du Sanctus, et deux ans à peine avant de mourir. Mais pourquoi cette volonté de constituer ainsi un recueil – par ailleurs parfaitement écrit et cohérent, malgré la distance qui sépare la composition des différentes parties ? Serait-ce une forme d’exercice qu’il s’impose, comme ce fut le cas pour quelques autres de ses monuments (L’Art de la Fugue, Le Clavier bien tempéré) ? Serait-ce l’obscurité qui l’envahit chaque jour un peu plus (atteint de cataracte, sa vue baisse depuis 1745) ? Serait-ce un idéal intellectuel, ou mystique, qu’il cherche à atteindre ? Quoi qu’il en soit, Bach n’aura jamais vécu cet idéal que par bribes, ou sur le papier : il n’entendit jamais sa Messe dans son intégralité.