Karlheinz Stockhausen a dix-huit ans lors de la création du Festival de Darmstadt en 1946. Très vite, il en devient l'un des leaders et l'une des fi gures marquantes de l'après-Seconde Guerre mondiale. Ce concert ne s'attache cependant pas à présenter les expérimentations techniques de sa jeunesse, mais à montrer comment, dès les années 1960 et 1970, son esthétique sérielle fait peu à peu place à des connotations religieuses ou astrologiques, à un intérêt croissant pour la dimension théâtrale, à une architecture mélodique fondée sur des formules répétées.
Tierkreis (1974) est ainsi un ensemble de mélodies pour chacun des signes du zodiaque. Dans In Freundschaft (1977), entièrement construit sur une formule mélodique, l’exécutant doit distinguer les éléments musicaux par une gestuelle appropriée. L’oeuvre a connu plusieurs versions, dont celle pour basson au sujet de laquelle le compositeur racontait : « J’eus la vision d’un ours en peluche jouant du basson, qui ressemblait tout à fait à l’ours en peluche de ma prime enfance, presque vivant, plein d’humour et d’une musicalité originelle. »