Rencontre attendue entre le célèbre violoniste français et l’exigeant pianiste, aux programmes toujours ambitieux. Tous deux relèvent le défi des trois Sonates pour violon et piano de Brahms : un concentré de poésie, de brillance et d’héroïsme.

Pour ce qui est de l’écriture violonistique, Johannes Brahms doit beaucoup au grand virtuose Joseph Joachim – créateur du Concerto pour violon –, lequel donna au compositeur, pianiste de formation, de nombreux conseils techniques. Ses trois Sonates pour violon et piano, si elles forment un ensemble admirable, possèdent chacune leur personnalité propre. La première, dite « Regensonate » (« Sonate de la pluie »), de 1879, distille un inimitable sentiment de mélancolie. Les deux suivantes, respectivement composées en 1886 et 1888, furent écrites dans le cadre idyllique du lac de Thun, en Suisse. Si un ton de quiétude lumineuse semble émaner de la deuxième, la dernière, particulièrement riche, déploie un brio et une variété expressive saisissants.