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Tempête, fièvre amoureuse, vociférations des Parques ; Hippolyte et Aricie, à sa création, suscita autant d’émoi que d’épouvante. C’est à Simon Rattle que revient aujourd’hui de célébrer des pages dont l’audace anticipe sur des siècles de musique à venir.
C’est à l’Académie Royale de Musique, le 1er Octobre 1733, que retentit pour la première fois la tragédie d’Hippolyte et Aricie. Musicien réputé difficile et théoricien aride, Rameau livrait là une partition d’une richesse inédite, si foisonnante qu’elle déclencha aussitôt l’une des joutes esthétiques dont l’époque avait le secret. Le mot « baroque ! » fut jeté comme une insulte, et Campra déclara : « Il y a dans cet opéra assez de musique pour en faire dix ! ». Il y avait, de fait, de quoi s’émerveiller : à la profusion mélodique, Rameau ajoutait une audace harmonique sans précédent, au point d’épouvanter les musiciens qui refusèrent de jouer le fameux « Trio des Parques ». Claude Debussy, en composant l’« hommage à Rameau » de ses Images, savait à quoi s’en tenir : plus qu’un jalon, Hippolyte et Aricie paraphe l’acte de renaissance du théâtre lyrique français.
Grande salle Pierre Boulez - Philharmonie
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