Daniel Barenboim entame avec ce concert une intégrale des sonates pour piano de Beethoven menée sur deux saisons. Au programme, les exubérantes Sonates n°1 et 18 et la plus imposante de toutes, la titanesque « Hammerklavier ».

Ce premier récital déploie l’alpha et l’oméga des tempéraments beethovéniens. On ne saurait imaginer contrastes plus forts entre l’extravertie Première Sonate, d’un compositeur à peine âgé de vingt-cinq ans, la réjouissante Dix-Huitième, dite « La Chasse » ou encore « La Caille » – dont le chant retentit dans le premier mouvement –,  d’une verve incomparable, et le monument que constitue la Sonate « Hammerklavier », souvent qualifiée d’Himalaya du piano. Révolutionnaire, elle exploite les possibilités nouvelles de l’instrument, permises par les avancées de la facture de piano. Des mesures initiales, d’une étonnante férocité, jusqu’à la cyclopéenne fugue finale, en passant par l’immense mouvement lent, elle fait preuve d’une audace inouïe.