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63 min
En intégralité, jusqu’au 31 décembre 2035

Pierre Boulez / Master-classe de direction d'orchestre

Le Chant du rossignol de Stravinski
Enregistré le 5 avril 1996

Programme

1.
Igor Stravinski
Le Chant du rossignol
11:00

1. Introduction (Presto). Fête au Palais de l’Empereur de Chine. 
2. Marche chinoise. 
3. Chant du Rossignol. Les Deux Rossignols. 
4. Le Rossignol mécanique. Maladie et guérison de l’Empereur de Chine. 

Composition : 1917. 
Création au concert : le 6 décembre 1919 à Genève sous la direction d’Ernest Ansermet. 
Création chorégraphique : le 2 février 1920 à l’Opéra de Paris sous la direction d’Ernest Ansermet, chorégraphie de Leonide Massine. 
Effectif : 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons - 4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, 1 tuba - timbales, batterie - célesta, glosckenspiel (ou piano) - 2 harpes - cordes. 
Durée : environ 22 minutes.

Le Rossignol d’après le conte d’Andersen Le Rossignol et l’Empereur de Chine est le premier opéra composé par Stravinski. En 1908, il termine le premier acte de cette œuvre destinée au théâtre libre de Moscou. Quand il reprend sa partition quatre ans plus tard, après Le Sacre du printemps, il craint qu’un contraste trop fort entre l’acte I et les autres ne ruine l’unité de la partition. Celui-ci lui apparaîtra finalement comme faisant partie intégrante de son sujet : « Je me suis dit qu’il ne serait pas illogique que la musique du prologue revêtit un caractère quelque peu différent de celui des autres tableaux. Et, en effet, la forêt avec son rossignol, l’âme candide d’une enfant qui s’éprend de son chant, toute cette douce poésie d’Andersen ne pouvait être rendue de la même façon que la somptuosité baroque de cette cour chinoise avec son étiquette bizarre, avec cette fête de palais, ses milliers de clochettes et de lanternes, ce monstre bourdonnant de rossignol japonais, bref toute cette fantaisie exotique, qui, naturellement, exigeait un autre discours musical. » L’opéra est achevé en 1914. Trois ans plus tard, Stravinski revient encore sur sa partition pour en faire une suite symphonique destinée aux Ballets russes de Diaghilev qui avaient déjà monté l’opéra. La suite reprend l’essentiel des actes II et III et s’articule en trois grands moments. La Fête au palais de l’Empereur de Chine comprend un air du Rossignol aux deux flûtes ainsi qu’une Marche chinoise nettement pentatonique. Les Deux Rossignols vont s’opposer en musique : l’oiseau de la nature étant incarné par la flûte et le violon tandis que l’oiseau mécanique est confié au hautbois. Maladie et guérison de l’Empereur de Chine campe une atmosphère funèbre rendue par un choral des bassons et trombones auquel s’ajoute un thème plaintif. La musique de la nature triomphera de la mort et rendra vie à l’Empereur. Admiratif de Stravinski, Ravel, à la différence du public, reconnaîtra dans Le Rossignol un nouveau chef-d’œuvre dans lequel il note : « Cette liberté contrapuntique absolue, cette indépendance audacieuse des thèmes, des rythmes, des harmonies, dont la combinaison, grâce à l’une des plus rares sensibilités musicales, nous offre un ensemble si séduisant ; cette nouvelle conception de Stravinski se rattache surtout à la sa dernière manière de Schönberg. Mais celle-ci est plus âpre et plus austère. »

Lucie Maudot-Kayas

2.
Igor Stravinski
Le Chant du rossignol
12:34
3.
Igor Stravinski
Le Chant du rossignol
13:11
4.
Igor Stravinski
Le Chant du rossignol
15:46
5.
Igor Stravinski
Le Chant du rossignol
10:46

Avec la participation luxueuse de l’Orchestre de Cleveland, Pierre Boulez donne une magistrale classe de maître sur Le Chant du rossignol de Stravinski : une nécessaire économie de moyens figure au centre de son credo musical.

Pierre Boulez a toujours eu le souci de partager ses connaissances, particulièrement à la Cité de la musique, dont la dimension pédagogique fait partie des missions essentielles. À ses élèves, des chefs souvent déjà aguerris (Lan Shui deviendra directeur de l’Orchestre symphonique de Singapour dès 1997), il inculque quelques-unes de ses idées maîtresses concernant la direction. Parmi celles-ci, la nécessité de garder la stabilité du tempo, d’adapter le geste à la nuance demandée, d’indiquer le phrasé aux musiciens avec clarté, de les « aider », notamment en les regardant lors des moments clés (comme le début des solos) et de communiquer sa volonté avec des gestes d’une grande assurance. Une leçon d’autorité, autant que d’efficacité.

Distribution

Pierre Boulez
Daniel Harding
Pascal Rophé
Oswald Sallaberger
Tuomas Ollila-Hannikainen
Lan Shui
Cleveland Orchestra

Compositeurs - Auteurs

Igor Stravinski