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Extraits
Extraits

Japon - Bunraku, l'art des marionnettes

Théâtre National du Bunraku avec Minosuke Yoshida III, Trésor National Vivant
Enregistré le 10 juin 2006

Programme

1.
Date musume koi no higanoko (la belle à la robe enflammée d'amour)
00:30
Extrait
2.
Présentation de l'art du bunraku
00:30
Extrait
3.
Tsubosaka-kannon Reigen-ki (miracle au temple de Tsubosaka)
00:30
Extrait

Le bunraku, c’est le grand théâtre de marionnettes japonais, accompagné d’une musique narrative puissamment expressive.

S’il est vrai que, sous d’autres appellations, l’histoire des marionnettes japonaises remonte au XIIe siècle (leur apparition étant probablement le résultat d’influences venues du continent asiatique et du chamanisme), le mot bunraku dérive du pseudonyme de l’acteur Masai Kahei (1737-1810), qui se faisait appeler Uemura Bunrakuken, ou Bunrakken. Il fut à l’origine de la tradition des spectacles de marionnettes à Osaka. Son successeur, Bunrakken II, construisit dans cette ville un théâtre qui, transféré en 1872 dans le quartier de Dotonbori, prit le nom de Bunraku. Au XXe siècle, ce nom devint le terme désignant le genre qui avait ainsi pris naissance. Quant au genre musical lié au bunraku, à savoir le joruri, il trouve son origine dans la narration d’un conte du XVe siècle, intitulé Joruri junidan soshi (« conte de la princesse Joruri, en douze épisodes »). Dans l’accompagnement des récits de ce type, on utilisa d’abord le luth en forme de poire nommé biwa qui, au XVIe siècle, fut remplacé par le luth à trois cordes dit shamisen.

 

Au début du XVIIe siècle, le narrateur des contes, ainsi que son accompagnement instrumental, furent associés aux spectacles de marionnettes, d’abord à Kyoto, puis à Edo (l’ancien nom de Tokyo). Après le grand incendie d’Edo en 1657, cette tradition s’est déplacée à Osaka, donnant naissance à des pièces célèbres comme Yotsugi Soga (« l’héritier Soga »), un drame historique conçu par Chikamatsu Monzaemon (1653-1725), considéré comme une sorte de Shakespeare nippon, et mis en musique par Takemoto Gidayu. Dans les premiers théâtres d’Edo, les musiciens étaient placés derrière la scène ou derrière un rideau de bambou. Un seul homme animait les pantins, par en-dessous. En 1705, l’opérateur ainsi que les musiciens devinrent visibles pour le public et, à partir de 1734, l’animation des marionnettes fut confiée à trois manipulateurs, comme c’est encore le cas aujourd’hui : le premier est chargé des mouvements des pieds, le deuxième du bras gauche, le troisième de la tête et du bras droit. Grâce aux nombreux fils internes et à la virtuosité des manipulations, l’action dramatique des pantins acquiert une finesse saisissante. L’histoire est portée par un seul récitant qui doit passer d’une seconde à l’autre d’une voix de femme à une voix d’homme, évoquer tour à tour des personnages vieux, jeunes, « gentils », « méchants »... Autant d’accents et d’intonations qui doivent en outre donner la couleur des sentiments et indiquer les changements de scène. Depuis le milieu du XXe siècle, le bunraku bénéficie du soutien de l’État, de nombreuses pièces étant imprimées ou enregistrées. Le Théâtre national du bunraku est situé à Osaka.

 

Avec le soutien de la Fondation du Japon via le programme Performing Arts Japan