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Extraits
Extraits

Viktoria Mullova, Il Giardino Armonico

Corelli, Vivaldi, Haendel
Enregistré le 5 avril 2007

Programme

1.
Arcangelo Corelli
Concerto grosso en ré majeur op. 6 n°4
00:30
Extrait
2.
Antonio Vivaldi
Concerto pour violon, cordes et basse continue en do majeur RV 187
00:30
Extrait
3.
Georg Friedrich Haendel
Concerto grosso en la mineur pour cordes et basse continue op. 6 n°4
00:30
Extrait
4.
Antonio Vivaldi
Concerto en si mineur pour violons, violoncelle, cordes et basse continue RV 580
00:30
Extrait
5.
Arcangelo Corelli
Concerto grosso en do mineur op. 6 n°3
00:30
Extrait
6.
Antonio Vivaldi
Concerto "Grosso Mogul" en ré majeur pour violon, cordes et basse continue RV 208
00:30
Extrait
7.
Concerto en sol mineur pour violon, cordes et basse continue : allegro (rappel)
00:30
Extrait
8.
Antonio Vivaldi
L'inquietudine en ré majeur RV 234 : allegro molto (rappel)
00:30
Extrait
Le créateur du concerto grosso
 
Arcangelo Corelli fut le plus grand virtuose du violon que la Rome baroque eût connu. Quoiqu’il n’ait jamais été le maître de chapelle d’une quelconque institution, ce « symphoniste » eut régulièrement pour charge de diriger les vastes ensembles instrumentaux réunis pour les grandes fêtes solennelles, civiles ou religieuses, de la Cité éternelle. C’est dans ce cadre particulier que Corelli produisit ses concerti grossi, qui suscitèrent l’admiration des compositeurs du XVIIIe siècle, et devinrent de véritables modèles pour l’Europe entière. Giovanni Crescimbeni, dans ses Notizie istoriche publiées à Rome en 1720, souligne l’impressionnante dimension de l’orchestre de Corelli : « Il (Corelli) fut le premier qui introduisit à Rome l’usage de sinfonie avec un tel nombre et une telle variété d’instruments ». Les livres de compte de ses protecteurs, le cardinal Pamphili puis, à partir de 1690, le cardinal Ottoboni, révèlent que le nombre d’exécutants variait généralement entre trente et quarante instrumentistes. Mais, en certaines occasions, ce nombre pouvait s’élever jusqu’à soixante-dix ou quatre-vingts, voire cent cinquante musiciens selon certains commentateurs enthousiastes. Corelli laissa à la postérité un unique recueil de douze concerti grossi, qui forme son sixième et ultime opus. Il fut publié pour la première fois en 1714, un an après la mort du compositeur. Cependant, leur composition fut bien antérieure, et certains d’entre eux datent certainement des années 1680.
 
Un Saxon à Rome
 
Le 14 janvier 1707, le chroniqueur romain Francesco Valesio mentionne dans son journal l’arrivée de Haendel dans la Cité Éternelle : « Il est arrivé ici à Rome un Allemand, excellent claveciniste et compositeur. Aujourd’hui, il a démontré ses talents en jouant de l’orgue dans l’église de Saint-Jean-de-Latran et en provoquant l’admiration universelle ». À Rome, le compositeur saxon fréquente l’Accademia dell’Arcadia, s’adonne à une joute mythique au clavecin avec Domenico Scarlatti, compose de la musique liturgique catholique, des cantates, de la musique pour clavier. Trente-trois ans plus tard, l’éditeur londonien John Walsh publia ses douze Grands Concertos op. 6. Le Concerto op. 6 n° 4, achevé le 8 octobre 1739, revêt la forme du concerto da chiesa telle que Corelli l’a instituée.
 
Un Vénitien à Rome
 
Quoique citoyen de la Sérénissime République, Antonio Vivaldi fit de fréquent séjours à Rome entre 1720 et 1725 : il y reçut trois années de suite des commandes d’opéras, fut à deux reprises invité à venir jouer devant le pape et composa pour les églises romaines quelques-uns de ses chefs-d’œuvres liturgiques, dont l’imposant Beatus Vir à double chœur. Dès cette époque, sa production instrumentale le désigne clairement comme le véritable héritier de Corelli. Comme lui, il laissa des sonates et des concertos qui servirent de modèle universel. Pour preuve, Johann Sebastian Bach transcrivit sous diverses formes plusieurs compositions du Prete Rosso. Ainsi, le célèbre Concerto en la mineur pour quatre clavecins et cordes créé à Leipzig est une savante relecture du Concerto en si mineur pour quatre violons que Vivaldi avait publié dans son Opus 3, L’estro armonico, en 1711. De même, Bach adapta à l’orgue (BWV 594), en do majeur, le Concerto « Grosso Mogul ». Ainsi, de Rome à Londres et de Venise à Leipzig, l’esprit du concerto corellien vint-il à souffler sur toutes les nations d’Europe.
 
Denis Morrier

Distribution

Giovanni Antonini
Viktoria Mullova
Il Giardino Armonico

Compositeurs - Auteurs

Arcangelo Corelli
Georg Friedrich Haendel
Antonio Vivaldi