Orchestre de Paris / Klaus Mäkelä
Programme
Ouvert par une partition de Betsy Jolas, dont l’Orchestre de Paris a le privilège de la création, ce concert nous plonge ensuite, avec Mahler, dans une dialectique existentielle entre joie et détresse, finitude et résurrection.
Vaste poème sur la fin des temps, la Symphonie « Résurrection », témoigne de l’incroyable capacité de Mahler à projeter son angoisse métaphysique en immenses architectures dramatiques et musicales. Le mouvement initial fixe le programme sous-jacent : il ne s’agit rien moins que de la condition de l’homme et de sa terrible finitude. Tumultueux, avec l’irruption du Dies Irae, ce mouvement fait place à un Andante souriant, dans l’esprit rustique d’un ländler. Mais le tumulte revient avec un rondo aux contours diaboliques, pour lequel Mahler livre la version ironique, grinçante d’un lied du Knaben Wunderhorn. Précédé de l’Urlicht, poignant appel vocal à la « lumière originelle », l’ultime mouvement recourt à un poème de Klopstock, Résurrection, pour replonger le sujet humain dans son insoluble combat intérieur. Une partition majeure, précédée de l’événement exceptionnel que constitue la création d’une nouvelle œuvre d’une figure majeure de notre temps, Betsy Jolas.