L’année 2020 fut vaine et vilaine. 2021 s’avance, avec la perspective d’une éclaircie. Passons donc le cap en musique, avec Pete Townshend, Roger Daltrey et The Who !
The Who - 1921 (Tommy)
« 21 is going to be a good year », chantait Pete Townshend dans Tommy, l’opéra-rock des Who, sur des accords solennellement plaqués comme on défie l’implacable, dans une nuée d’arpèges, comme autant de lueurs d’espoir. D’accord, la chanson s’intitule « 1921 », date autour de laquelle se situe l’enfance de Tommy, mais on prend quand même, et comme l’a fait remarquer le journaliste du Rolling Stone US qui a ressorti opportunément cette belle relique, il y a un siècle le monde se relevait déjà d’une pandémie de grippe espagnole, alors pourquoi pas ?
Les prophéties damnées ont traversé 2020, certaines ont même fini par arriver, laissons la perspective d’une éclaircie pointer ses illusions, fussent-elles encore soumises à des conditions d’utilisation dont nous ne maîtrisons pas tous les alinéas. La musique, qui s’est tue pour la première fois cette année dans les salles de concerts, mais assurément pas dans nos vies cloisonnées de force, possède à l’évidence ce pouvoir d’ensorcellement, et son reflet sensible du monde agité, bousculé et meurtri, a souvent accompagné les renaissances.
« 1921 » par The Who (7 juillet 1970)
« I had no reason / To be over optimistic » (je n’avais pas de raison d’être trop optimiste), nous dit plus loin la chanson, mais comme on n’avait aucune raison de croire que 2020 serait si vaine et vilaine, pourquoi ne pas accrocher à 2021 les guirlandes clignotantes d’un nouveau départ en fanfare ? Que souhaiter de meilleur, après la santé, que l’ouverture des lieux de culture, des lieux de plaisirs ? Bref, un retour à une vie normale, dont la privation soudaine aura au moins eu pour effet de mettre en évidence combien cette « normalité » était aussi exceptionnelle.