Fondé en 1969, notamment par Manfred Eicher, le label ECM (Edition of Contemporary Music) est l’un des labels les plus importants dans le domaine du jazz et de la musique improvisée européenne. Il a ainsi produit un grand nombre d’albums fondamentaux dans le genre et a formé des collaborations au long cours avec des artistes qui en sont devenus emblématiques, tel Jan Garbarek ou Keith Jarrett. Dans un style très soigné en termes de prise de son et de production, le label privilégie les ambiances intimistes et les petits effectifs, sans toutefois s’y limiter. Porté depuis ses débuts à la rencontre entre musiciens de cultures différentes, ECM décide en 1984 de s’ouvrir également aux musiques du monde ainsi qu’aux musiques dites contemporaine et classique au travers de ses ECM New Series.
Anouar Brahem illustre bien le pont lancé entre musique du monde et jazz. Formé au Conservatoire de Tunis, le compositeur et joueur d’oud installé un temps à Paris collabore avec ECM depuis 1988. Pour ce concert (donné le vendredi et le samedi), il retrouve le contrebassiste Dave Holland et le pianiste Django Bates, déjà présents sur l’album Blue Maqams. Ils sont rejoints par la violoncelliste Anja Lechner, autre artiste emblématique d’ECM qui se produit à la fois dans le répertoire classique et dans le domaine du jazz et de la musique du monde.
Un concert consacré à Arvo Pärt clôt la thématique. Le compositeur a été au centre de l’intérêt d’ECM pour la musique contemporaine dès 1984, avec la création de l’œuvre Tabula rasa. Particulièrement portée vers la polyphonie médiévale ainsi que la spiritualité chrétienne, sa musique est interprétée par l’Estonian Philharmonic Chamber Choir, qui donne notamment des extraits de la Berliner Messe de 1990.
Le dimanche, on entendra le trompettiste Avishai Cohen (à ne pas confondre avec son homonyme contrebassiste), dont le premier disque avec ECM a reçu le Grand prix de l’académie du jazz en 2016, avec son quartet, et le pianiste Shai Maestro en trio, avec le batteur Ziv Ravitz en guise de trait d’union. Plus tôt dans la journée, le duo Sebastian Rochford et Kit Downes interprètent leur album A Short Diary, « un souvenir sonore, créé avec amour, par besoin de réconfort » pour honorer la mémoire du père de Rochford.