«L’amour n’est pas instinctif. Il nécessite un entraînement intense, une préparation. Et c’est bien ce que l’on veut faire aujourd’hui: participer à muscler notre amour. Comme une intime conviction, une nécessité politique: armer la bataille des imaginaires, en favorisant une attention sensible aux humains et autres qu’humains, aux vivants et non-vivants, aux éléments. Aiguiser notre émerveillement et œuvrer pour le tissage des liens, par des récits et des expériences sensorielles qui développeraient empathie, réciprocité. Certains veulent partir sur Mars, nous préférons partir en amour.» Claire B
En amour, une installation immersive d’Adrien M & Claire B
Publié le 25 janvier 2024
En amour, c’est un projet d’installation expérience qui est à la fois connectée à notre vie personnelle et qu’on veut aussi connecter à quelque chose de plus grand que nous. En fait, c’est né au départ quand on s’est rendu compte que le monde était en train de brûler et que l’amour était en quelque sorte une nécessité politique. On peut choisir aujourd’hui de proposer une puissante douceur plutôt qu’une extrême violence, et c’est ce qu’on sent comme une urgence à affirmer. Je crois qu’on cherche à fabriquer des expériences qui viennent chatouiller l’émerveillement qui viennent muscler la capacité des spectateurs et des spectatrices à rêver et à reconnecter avec cette capacité de rêver dans le quotidien. L’espace, c’est souvent notre premier terrain de jeu. Il y a quelque chose de particulier à la Philharmonie. C’est quand même la prédominance de la musique et du son. Et pour nous, ça va être une expérience formidable d’entendre la musique telle qu’elle a été pensée par le compositeur et l’ingénieur du son et avec une diffusion sonore incroyable. On va avoir une vingtaine de sources de sons, donc on va pouvoir travailler vraiment. La matière, que ça apparaisse à droite, à gauche, derrière soi. Donc les gens pourront se promener. Ce n’est pas un jeu d’illusions ou de mystères, mais ça va être une espèce d’enveloppement. C’est vraiment immersif, au sens au sens large du terme. Dans la compagnie. On développe nous-mêmes nos logiciels et on aime essayer d’avoir une sorte de souveraineté numérique où on fabrique vraiment le pinceau avec lequel on va peindre. On a la chance, en tant que compagnie, d’avoir notre propre lieu de fabrication, où on prototype tous les projets, où l’équipe se réunit. On simule en réalité virtuelle l’espace de la Philharmonie pour bien comprendre comment les gens vont déambuler, dans quels espaces ils vont pouvoir aller, quelles perspectives ils vont croiser, comment les images vont se superposer, quel va être le rapport entre le corps et l’image ? Toutes ces questions là, en fait, on les a intégrées dès le début en faisant ce système de simulateur du Musée de la musique. Et on peut avancer comme ça de manière assez autonome jusqu’à la date de la création. On a envie que ensemble, un petit groupe de personnes vivent une expérience forte d’émotions. De ce point de vue là, c’est un projet qui, on l’espère, aura aussi cette dimension, un peu d’antidote. Avec November a aussi beaucoup utilisé son talent et sa voix magnifique comme un instrument de musique. L’œuvre, c’est l’idée de l’amour inconditionnel, c’est l’idée de l’humain, c’est l’idée de l’âme. Et j’ai l’impression qu’en fait, l’amour c’est des vases communicants où quand on a plus il y a quelqu’un d’autre qui peut en donner.