La musique d’Hélène de Montgeroult est restée longtemps inconnue, car ses origines aristocratiques l’avaient laissée en marge de la vie musicale française à partir de la Révolution. La pianiste Edna Stern lui rend aujourd'hui hommage.
Sorties de l’oubli en 2006 grâce à un livre et un disque, Hélène de Montgeroult (1764-1836), La Marquise et La Marseillaise, les œuvres de cette compositrice sont aussitôt reconnues par la critique musicale comme un jalon essentiel de l’histoire de la musique de piano entre Mozart et Chopin.
Née en 1764, Hélène de Nervo grandit à Paris dans un milieu cultivé fréquenté par Choderlos de Laclos, Bougainville ou Lebrun-Pindare, qu’elle émerveillait par ses talents. Elle est mariée en 1784 au marquis de Montgeroult, ils partagent leur résidence entre le faubourg Saint-Honoré et leur beau château de Montgeroult dans le Val d’Oise. Aux dires de ceux qui ont entendu Hélène dans les salons, elle était la plus grande pianiste de ce temps en France, et le critique François Miel ne tarira pas d’éloges sur elle en 1822 à propos de son grand ouvrage, le Cours complet pour l’enseignement du forte-piano, dont « la célébrité avait devancé la publication » (1816).