Pour les quarante ans de la disparition de la diva égyptienne Oum Kalthoum, Ibrahim Maalouf rend hommage à celle qui fut la plus grande représentante à travers le monde du « tarab », pratique musicale chère à la tradition orale arabe.
Élevé au son d’Oum Kalthoum toute son enfance (« J’ai appris à chanter ses chansons avant même de savoir jouer de la trompette » confie-t-il), Ibrahim Maalouf a toujours essayé de mélanger mélodies orientales, rythmiques pop, sonorités électro et échappées jazz. Depuis son premier album Diasporas (2007) jusqu’à son opéra hip-hop avec Oxmo Puccino, Au Pays d’Alice (2014), cette schizophrénie fertile habite toute son œuvre et guide toutes ses rencontres, de Sting à Vincent Delerm en passant par Natacha Atlas ou Grand Corps Malade. Et le trompettiste français né à Beyrouth l’assume à 100% : « Je revendique cette division autant culturelle qu’artistique. Je trouve qu’il y a un vrai plaisir à être en même temps dans le passé et dans le futur, dans l’acoustique et de l’électrique, dans le tempérament et dans l’atonalité, dans la rythmicité et l’arythmicité. »
Cette année, Ibrahim Maalouf a décidé de pousser cette dualité toujours plus loin en imaginant simultanément deux projets ambitieux. Face A, « Kalthoum » : une hybridation jazz orientale dédiée à la diva égyptienne, avec un quintet acoustique mené par l’un des maestros du saxophone contemporain, l’Américain Mark Turner (le 13 décembre). Face B, « Red & Black Light » : une rêverie électro-pop qui rend hommage aux femmes de sa vie (et de sa famille), avec un combo biberonné au groove du pianiste belge Eric Legnini (les 12 et 14 décembre).