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septembre symphonique

Publié le 28 juin 2022 — par Bertrand Boissard

— Klaus Mäkelä - © J.Bonnet

De Klaus Mäkelä à Esa-Pekka Salonen, en passant par Gustavo Dudamel et Yannick Nézet-Séguin, trois générations de chefs charismatiques occupent les devants de la scène à la rentrée.

Deux d’entre eux ont scellé leur destin à celui de la capitale. Klaus Mäkelä (26 ans), tout d’abord, avec l’Orchestre de Paris, dont il est le directeur musical depuis septembre 2021. Depuis quand n’avait-on pas été le témoin d’une aussi fulgurante ascension, de la part d’un chef, sur les scènes mondiales ? Véritable phénomène de précocité, il fait preuve d’une extraordinaire maturité artistique, d’un métier consommé, de dons multiples (il est aussi violoncelliste) et d’une autorité naturelle qui réunissent déjà tous les suffrages. Mäkelä s’attaque à des programmes d’une rare exigence. Les 8 et 9 septembre, il interprète ainsi trois œuvres d’ampleur cosmique : Ainsi parlait Zarathoustra de Richard Strauss (magnifié par Kubrick dans son 2001, l’Odyssée de l’espace), Asteroid 4179: Toutatis de sa compatriote Kaija Saariaho – sans doute la plus célèbre compositrice de notre temps –, et le Poème de l’extase d’Alexandre Scriabine, un sommet de sensualité sonore, riche d’une large palette de timbres. Deux créations signées Jimmy López et Pascal Dusapin complètent ce foisonnant menu. Les 21 et 22 septembre, toujours sous la direction du prodige finlandais, Gautier Capuçon est le soliste de Schelomo, l’émouvante rhapsodie hébraïque de Bloch, et c’est avec L’Oiseau de feu de Stravinski que se conclura ce programme d'une grande richesse (Jeux de Debussy).

— Bartók, Le Mandarin Merveilleux - Orchestre de Paris dir. Klaus Mäkelä

 

Deuxième personnalité désormais liée à Paris : Gustavo Dudamel (41 ans). Cette star mondiale de la direction d’orchestre, dont l’énergie et le pouvoir de séduction ont quelque chose d’électrisant, a pris les rênes de l’Orchestre de l’Opéra de Paris en 2021, parallèlement à ses postes au Los Angeles Philharmonic et à l’Orchestre Simón Bolívar du Venezuela. Très impliqué sur le plan social, il s’engage depuis de nombreuses années dans le domaine de l’éducation artistique. Il se confronte le 16 septembre à l’immense Symphonie n° 9 de Mahler, à bien des égards le testament spirituel du compositeur autrichien.

— Mahler, Symphonie n° 9 - Sinfónica Simón Bolívar dir. Gustavo Dudamel

 

De la présence sur scène, Yannick Nézet-Séguin (47 ans) n’en manque pas non plus : il sait comme peu d’autres enflammer un auditoire. D’autant que les 6 et 7 septembre, il se produit avec le prestigieux Philadelphia Orchestra, formation à l’excellence proverbiale dont il est le directeur musical depuis 2012, marchant ainsi dans les pas des mythiques Stokowski et Ormandy et, plus récemment, dans ceux de Muti et Sawallisch. Deux programmes d’un bel éclectisme font voisiner d’une part la Symphonie « Héroïque » de Beethoven et l’attrayant Knoxville: Summer of 1915 de Barber, de l’autre la Symphonie n° 7 de Dvořák et deux œuvres phares du répertoire violonistique : le Concerto n° 1 de Szymanowski et le Poème de Chausson, que déploiera l’archet lumineux de Lisa Batiashvili.

— Tchaïkovski, Concerto pour violon - The Philadelphia Orchestra, Lisa Batiashvili, violon

 

Enfin, Esa-Pekka Salonen (64 ans), chef familier des Parisiens depuis plusieurs décennies (il a dirigé l’Orchestre de Paris pour la première fois il y a près de 35 ans), directeur du San Francisco Symphony et aussi compositeur, se produira à plusieurs reprises cette saison. Son programme des 14 et 15 septembre à la tête de l’Orchestre de Paris s’avère des plus réjouissants : l’étonnant Clocks and Clouds de Ligeti, pour orchestre et douze voix de femmes, voisine avec La Damoiselle élue de Debussy et l’œuvre-monde que constitue la Turangalîla-Symphonie de Messiaen, débauche toujours spectaculaire de rythmes et de couleurs. Bertrand Chamayou en défendra, avec la maîtrise et l’engagement qu’on lui connaît, la redoutable partie soliste.

— Messiaen, Turangalîla-Symphonie - dir. Esa-Pekka Salonen

 

Si l’on ajoute à ces moments forts la venue le 20 septembre de l’Orchestre Neojiba, mené par Ricardo Castro, avec en soliste une légende, la pianiste Maria João Pires (dans le Concerto n°3 de Beethoven), et celle de Paavo Järvi dirigeant les 29 et 30 septembre l’Orchestre de Paris dans un programme essentiellement nordique (Grieg, Nielsen, Tchaïkovski), c’est à un mois de septembre particulièrement riche que vous invite la Philharmonie de Paris.

Bertrand Boissard

Bertrand Boissard écrit depuis 2010 pour le magazine Diapason. Il est un intervenant régulier de la Tribune des critiques de disques (France Musique).