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Week-end À voix haute : le rite et le chant

Publié le 26 septembre 2023

— À voix haute - © CarlaMc/iStock

Des classiques revisités par la pop au Requiem de Mozart, des chants byzantins aux polyphonies traditionnelles réinterprétées : un week-end en immersion autour du pouvoir incantatoire des voix réunies.
— Rachmaninoff, Les Vêpres par La Tempête & Simon-Pierre Bestion

Le plus intime des instruments musicaux, mais aussi le plus immédiat, la voix est étroitement liée au vécu de l’humanité. L’éventail de son champ d’action est large, du plus personnel – exprimer un état d’âme, endormir un enfant – au plus social – accompagner des moments de cérémonie ou de communion collective, qu’ils soient festifs ou funèbres. Le week-end « À voix haute » en offre un aperçu.

Le phénomène religieux, s’il est également associé en Occident à d’autres instruments tel l’orgue, prend volontiers pour vaisseau la voix humaine : « Que la Parole du Christ habite en vous dans toute sa richesse […] ; chantez à Dieu dans vos cœurs, votre reconnaissance, par des psaumes, des hymnes et des chants inspirés par l’Esprit », exhorte saint Paul s’adressant aux Colossiens au premier siècle après Jésus-Christ. Le dimanche 1er octobre, Raphaël Pichon, à la tête de son ensemble Pygmalion, met en regard le Requiem de Mozart, l’un des parangons de la musique funèbre, avec d’autres œuvres du compositeur pour certaines très rares, afin de créer de nouvelles conditions d’écoute. Autre cérémonie la veille au soir, avec Les Vêpres de Rachmaninoff données par le jeune ensemble La Tempête de Simon-Pierre Bestion. L’œuvre a cappella de Rachmaninoff, émouvante réinterprétation par le compositeur de traditions musicales pluriséculaires, se mêle aux chants byzantins orthodoxes interprétés par Adrian Sîrbu.

— Birds on a Wire - La Marelle (Amarelinha)

On quitte le champ du religieux (mais pas celui du rite) pour un voyage ethnomusicologique avec Les Cris de Paris. Accompagnées par la voix du célèbre psychoacousticien et ethnomusicologue Gilles Léothaud, quatre chanteuses placées au cœur du public font revivre des « voix venues de très loin » dans un dialogue entre l’hier et l’aujourd’hui, l’ailleurs et l’ici, convoquant des musiques de Laponie, du Burkina Faso, du Cameroun ou encore de Mongolie et des îles Salomon. Quant à Rosemary Standley et Dom La Nena, au carrefour de la musique classique, de la folk, du rock et des musiques du monde, elles donnent deux versions de leur spectacle Birds on a Wire : l’une, ramenée à l’essentiel, autour de la berceuse (à partir de 5 ans) ; l’autre, « augmentée », avec la Maîtrise de Radio France.