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Prophil #1 - Le métier d'ingénieur du son

Publié le 06 décembre 2022

— Prophil #1 - Ingénieur du son

Je suis Perrine Ganjean, je suis ingénieur du son et responsable du service prise de sons à la Philharmonie de Paris.

Vos missions ?

À la Philharmonie, nous enregistrons une grande majorité des concerts pour alimenter le fonds de ressources de la médiathèque de la Philharmonie. Nous travaillons également sur des streamings pour la diffusion de concerts en direct et nous travaillons également à la réalisation de podcasts musicaux.

Une journée type ?

Lors d’une journée d’enregistrement, nous commençons le matin par installer le plateau, donc toute la technique microphonique, le câblage en relation avec la régie qui installe parallèlement l’orchestre ou les musiciens sur scène.

Ensuite, il y a la phase de balance ou de raccord par l’ensemble instrumental qui vient travailler sur le plateau. Pendant ce temps-là, nous, nous faisons la balance sur la console.

Enfin, il y a la phase d’enregistrement proprement dite qui est le concert et après le concert, nous démontons l’installation que nous avons précédemment installée le matin.

Pourquoi ce métier ?

Ce qui me plaît le plus dans mon métier au quotidien, c’est d’être entre la partie très artistique liée au travail avec la musique et la partie très technologique, très technique qui est le travail sur les consoles de mixage avec les systèmes d’enregistrement, le montage et l’étude de la microphonie.

Votre parcours ?

J’ai commencé la musique à l’âge de 7 ans dans des classes à horaires aménagés musique où je pratiquais le violon. Ensuite, voulant devenir ingénieur du son, je me suis orientée vers des études scientifiques, puis des classes préparatoires aux grandes écoles.

De là, j’ai pu intégrer le Conservatoire national supérieur de musique de Paris, qui a une formation qui s’appelle « La formation supérieure aux métiers du son ». Cette formation dispense un cursus musique et technologique pour huit personnes par an qui sont à la fin diplômées ingénieurs du son, directeurs artistiques musicaux ou compositeurs, arrangeurs, etc. Tous les métiers qui font le lien entre le son et la musique.

À la fin de mes études, j’ai pu faire différents stages, notamment à Radio Classique. Ce stage m’a permis d’intégrer le pôle d’intermittents de Radio Classique. Pendant environ 7 ans, j’ai travaillé avec eux pour enregistrer différents concerts dans toute la France. J’ai été parallèlement régisseur son à la salle Pleyel de manière intermittente.

La salle Pleyel faisant partie du même groupe que la Cité de la musique, à sa fermeture et à l’ouverture de la Philharmonie, j’ai intégré ici, à la Philharmonie, le service de prise de son.

Quelles compétences ?

Les compétences pour être ingénieur du son sont avant tout l’amour de la musique et la connaissance de la musique si on veut être ingénieur du son dans le domaine musical. Je pense qu’il faut également de bonnes connaissances scientifiques, notamment en termes de physique et de technologie, pour comprendre et savoir manipuler les outils avec lesquels on travaille au quotidien.

Vos interlocuteurs ?

Mes interlocuteurs prioritaires sont les régisseurs de production et les régisseurs d’orchestre qui travaillent, eux, avec les musiciens qui viennent à la Philharmonie. Sur chaque concert, mon équipe est composée d’une personne permanente de la Philharmonie, donc moi ou un de mes collègues ingénieurs du son de la Philharmonie, plus des assistants ou conseillers musicaux qui sont intermittents du spectacle. Et puis bien sûr, il y a les musiciens avec qui on échange sur le résultat attendu de leur part au niveau de l’enregistrement.

Un objet ?

L’objet que j’ai toujours avec moi et qui définit mon métier, pour moi, c’est mon casque audio. C’est ma référence au niveau de mes oreilles. Si je vais dans n’importe quelle régie avec des enceintes différentes, j’aurai toujours mon casque pour comprendre ce que j’entends et ne pas être perturbée par des enceintes qui peuvent sonner différemment. Je suis sûre avec mon casque de ne pas me tromper et de savoir ce que je fais au quotidien.

Un conseil ?

Si je peux donner un conseil aujourd’hui, pour quelqu’un qui veut devenir ingénieur du son, c’est, déjà, de suivre son envie et de ne pas hésiter puisque c’est un très beau métier. Ensuite, à travers ses études, je conseillerais de faire un maximum de stages. Les stages vont lui permettre de connaître différentes facettes de ce métier, que ce soit dans la musique ou éventuellement dans le cinéma ou dans différents types de musique ou dans différents lieux. Un ingénieur du son de musique ne travaillera pas de la même manière qu’un ingénieur du son de cinéma et c’est très important de comprendre ça assez tôt.

Prophil, une série de capsules vidéo pour découvrir les métiers de la musique.

C’est avec Perrine Ganjean, ingénieure du son, que le Pôle Ressources inaugure la série Prophil. Destinées à un public de lycéens et d’étudiants, ces courtes vidéos décrivent le contexte et les contours de métiers de la musique, à partir de témoignages de professionnels de la Philharmonie de Paris. Chaque portrait, filmé «en situation», illustre et complète de façon vivante et accessible la lecture d’une des fiches métiers éditées par le service Métiers et vie professionnelle. Ces vidéos prolongent les nombreuses rencontres professionnelles en ligne.