C’est avec Marine Hozer, déléguée de production, que le Pôle Ressources poursuit sa série Prophil. Destinées à un public de lycéens, d’étudiants, ou de simples curieux, ces courtes vidéos décrivent le contexte et les contours de différents métiers de la musique, à partir de témoignages de professionnels de la Philharmonie de Paris. Chaque portrait, filmé «en situation», illustre et complète de façon vivante et accessible la lecture d’une des fiches métiers éditées par le service Métiers et vie professionnelle. Ces vidéos prolongent les nombreuses rencontres professionnelles en ligne.
Prophil #2 - Le métier de chargé·e de production
Publié le 27 mars 2023
Je m’appelle Marine Hozer, je suis déléguée de production à la Philharmonie de Paris.
Vos missions ?
La production, c’est la mise en œuvre d’un spectacle, tout le processus qui va de la conception artistique jusqu’à la représentation. Ici, à la Philharmonie de Paris, le service production fait de l’accueil de production. C’est-à-dire que le spectacle qui est représenté chez nous a déjà été pensé, monté, parfois joué. Et nous, on achète les droits de représentation de ce spectacle pour une ou plusieurs soirées.
Une journée type ?
J’ai deux journées type. La première, c’est quand il n’y a pas de concert le soir. C’est une journée de bureau sur place, ici, à la Philharmonie de Paris, où je m’occupe de la logistique des concerts à venir. Moi, je m’occupe d’une trentaine de concerts sur une saison, donc sur 10 mois. Ça consiste à la rédaction d’un contrat qui va préciser toutes les conditions dans lesquelles vont se tenir ce concert, quel artiste, quel programme, dans quel cadre technique, combien ça va coûter à la Philharmonie, etc. Il y a aussi ensuite toute la logistique d’accueil des artistes, leur hôtel, leur transport, anticiper leurs besoins, pour que le jour J, tout se passe le plus simplement possible. J’ai ensuite une deuxième journée type, quand il y a un concert le soir. On accueille les artistes, on prépare leur loge, on leur montre les lieux, on les accompagne jusqu’à la scène. Si tout se passe bien, on peut se glisser en salle et écouter une partie du concert. Ensuite, on attend que tout le monde soit parti et on rentre chez nous.
Pourquoi ce métier ?
J’ai choisi ce métier parce que j’avais le goût du spectacle vivant, tout simplement.
Votre parcours ?
Je suis titulaire d’un Bac+5 que j’ai eu à Sciences Po Paris, où j’ai suivi l’enseignement édition et spectacle vivant. J’ai fait trois ans dans l’édition. Ensuite, je suis repartie vers la production. J’ai travaillé pour un ensemble de musique baroque, des festivals de musique de chambre, un réseau de diffusion de musique et une structure de production d’opéra avant d’arriver à la Philharmonie de Paris.
Quelles compétences ?
Il y a des compétences qui s’acquièrent pendant la formation. Je pense notamment à l’engagement d’artistes étrangers, le droit d’auteur, savoir déposer un dossier de subvention, etc. Mais globalement, la majorité des compétences s’acquièrent sur le terrain, une fois qu’on est confronté aux problèmes. Il faut être également extrêmement bien organisé, être imperméable au stress, savoir gérer les priorités parce que le spectacle est vivant, donc il y a toujours des imprévus, et aussi savoir penser à plein de choses en même temps, puisque pendant la journée, on enchaîne une multitude de petites tâches très différentes les unes des autres.
Vos interlocuteurs ?
Je parle essentiellement avec des gens à l’extérieur, donc des agents d’artistes, des producteurs, des artistes eux-mêmes parfois. Bref, tous les gens qui créent le spectacle avant qu’il n’arrive à la Philharmonie. Je parle aussi beaucoup avec mes collègues en interne, donc déjà mon propre service puisqu’on travaille en équipe, mais également avec tous les services de la Philharmonie, les équipes techniques, la billetterie, les relations avec le public, le marketing, etc., vraiment avec tous les services de la Philharmonie.
Un objet ?
L’objet sans lequel je ne pourrais pas travailler, c’est mon ordinateur, puisque 90 % de mon activité se passe assise derrière un écran.
Un conseil ?
Il y a beaucoup de candidats et peu de postes. Donc, je conseillerais d’obtenir un Bac+5 au sein d’une université ou une grande école. Ces formations, elles intègrent nécessairement un stage. Au cours de ce stage, je pense qu’il est bon de pouvoir apercevoir l’ensemble des métiers de la production, de commencer à se constituer un réseau professionnel, qui sera très important par la suite, et essayer de se montrer sous son meilleur jour, donc dynamique, enthousiaste, motivé.