C’est avec Agathe Laforge Elieva, coordinatrice pédagogique de l’éveil musical, que le Pôle Ressources poursuit sa série ProPhil. Destinées à un public de lycéens, d’étudiants, ou de simples curieux, ces courtes vidéos décrivent le contexte et les contours de différents métiers de la musique, à partir de témoignages de professionnels de la Philharmonie de Paris. Chaque portrait, filmé «en situation», illustre et complète de façon vivante et accessible la lecture d’une des fiches métiers éditées par le service Métiers et vie professionnelle. Ces vidéos prolongent les nombreuses rencontres professionnelles organisées à la Philharmonie de Paris.
ProPhil #4 - Le métier de coordinateur pédagogique de l’éveil musical
Publié le 04 décembre 2023
Je m’appelle Agathe Laforge Elieva et je suis coordinatrice pédagogique de l’éveil musical à la Philharmonie de Paris.
Ma mission est multiple. Il s’agit de fédérer, de créer, de faire le lien entre l’institution et nos différents partenaires et surtout aussi de développer une pédagogie et de réfléchir à ce que l’on veut transmettre, comment on veut le transmettre et à qui on veut le transmettre. On va retrouver différents domaines constants. Il y aura évidemment l’organisation. Ça peut être l’organisation de planning, la mise en place de réunions, de temps de partage de savoirs. Il y a toujours un temps aussi de terrain et dans une journée type, il y aura forcément différents publics. Ça peut être en interne avec des collègues de la Philharmonie, ça peut être en externe... Sinon, il y a aussi un temps de réflexion, de recherche, parce que pour créer les contenus, les thématiques, les parcours spécialisés ou même réfléchir non seulement à la pédagogie, mais à un meilleur accueil aussi de tous les publics, il faut aussi beaucoup chercher, assister à des conférences et beaucoup se renseigner sur tous les sujets. Après mes études au Conservatoire où j’ai appris la harpe, le piano, l’écriture, c’est vraiment la vie, ces rencontres, les opportunités et mon grand appétit de création, de créativité et de recherche qui m’ont amenée jusqu’ici aujourd’hui.
Je suis artiste musicienne, pédagogue. J’ai été professeure en conservatoire. J’ai aussi été musicienne intervenante en milieu scolaire et en milieu médico-éducatif. J’ai toujours eu à cœur de transmettre l’universalité de la musique, particulièrement aux plus jeunes des publics dit empêchés. Travailler à l’éveil musical, c’est bien sûr travailler à destination des enfants et de tous les enfants. Mais travailler l’éveil musical, c’est aussi travailler les adultes qui accompagnent ces enfants. Et c’est ça aussi qui est vraiment passionnant parce que c’est comment créer des moments fédérateurs, de lien encore une fois, entre les petits et les adultes qui les accompagnent, que ce soit leurs enseignants ou leurs familles. On peut avoir l’impression que les enfants vont faire tout ou n’importe quoi, il suffit de mettre des instruments dans une salle, mais finalement, c’est toute la rigueur qu’il y a derrière dans la réflexion et c’est tout le travail de la coordination, mais aussi des musiciens intervenants, d’avoir ce goût d’emmener les enfants, de les accompagner dans les découvertes. Finalement, c’est cette envie ou cette compétence de redevenir enfant soi-même, de ne pas oublier l’enfant qu’on était. Être coordinatrice pédagogique, c’est aussi avoir la chance de travailler avec plusieurs métiers et plusieurs collègues et dans plusieurs départements de la philharmonie. Par exemple, avec les responsables administratifs pour les suivis de budget, les suivis de contrat, avec les collègues de la régie instrumentale pour toute la mise en place des ateliers, des thématiques et des contenus, le département de la communication, du marketing, avec le département du mécénat pour présenter les projets d’éveil musical afin d’aider la recherche de mécènes dans le cadre de projets pilotes. C’est aussi, bien entendu, travailler avec les musiciens intervenants de l’équipe de l’éveil musical, mais aussi avec les autres traditions ou musique classique et orchestrale. L’objet qui me tient à cœur, et qui pourrait peut-être symboliser la coordination pédagogique, c’est un instrument de musique qui s’appelle l’« Hokema Sansula ». Et c’est un instrument léger que je promène souvent. C’est vraiment un instrument qui permet de faire le lien entre les différents publics pour accueillir les enfants, les tout-petits et leurs familles... D’avoir une pratique instrumentale, vocale, mais de ne pas se laisser enfermer non plus dans cette pratique-là. De connaître le développement de l’enfant, c’est avoir des notions de science de l’éducation, c’est aussi quelque chose qui est très important. Et bien sûr, le troisième conseil, ça serait de faire des stages ou de proposer des ateliers avec les enfants qu’on peut avoir dans son entourage, de jouer, de tester et surtout sans volonté d’apprendre un instrument, mais dans le plaisir du jeu.