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Los Angeles : sons et paillettes

Publié le 22 février 2016 — par Marc Zisman

— Gustavo Dudamel - © DR

Qu'y a-t-il de commun entre Igor Stravinski, Gabriel Kahane et John Williams ? La cité des anges, creuset sonore où le cinéma n'est jamais bien loin. Le Los Angeles Philharmonic et l'Orchestre Colonne rendent hommage à John Williams. Dans The Artist, Ludovic Bource cite la musique de Bernard Hermann.

— LA Phil & Gustavo Dudamel - John Williams : Theme from “Jurassic Park” (Live at Walt Disney Concert Hall)

La cité des anges est aussi celle du cinéma. Mais également la Mecque d’une véritable diversité musicale à travers les années. Pour ce week-end « Los Angeles », le tandem musique / Septième Art est représenté par la projection du film muet réalisé en 2011 par Michel Hazanavicius, The Artist. Sa bande originale, signée Ludovic Bource, est interprétée par le Brussels Philharmonic sous la direction d’Ernst Van Tiel. Une partition dans laquelle Bource, présent au piano, a intégré une citation de la musique que Bernard Herrmann composa pour Vertigo d’Alfred Hitchcock. Emmené par Jean Dujardin qui décrocha le Prix d’interprétation masculine et l’Oscar du meilleur acteur, The Artist revient avec beaucoup de finesse sur le passage au parlant à la fin des années 1920…

Musique et cinéma toujours avec, cette fois, les partitions du plus populaire des compositeurs hollywoodiens : John Williams. Ce sont les plus grands scores du musicien attitré de Steven Spielberg (mais pas que…) qui résonneront à la Philharmonie : des extraits d’Harry Potter, E.T., Star Wars, Indiana Jones, Superman, Rencontres du troisième type, Jurassic Park, Amistad et des Dents de la mer seront revisités pour l’occasion par l’Orchestre Colonne dirigé par Laurent Petitgirard. De véritables pépites symphoniques sans qui les films pour lesquels elles ont été écrites n’auraient pas la même saveur…

John Williams, encore lui, sera virtuellement présent pour l’un des autres temps forts de ce week-end, le concert du Los Angeles Philharmonic sous la direction de Gustavo Dudamel. La prestigieuse phalange californienne se produit dans un répertoire comprenant notamment la création française de Soundings de Williams, une pièce atmosphérique aux effets spatialisants. Ce programme américain on ne peut plus festif et grandiose comprend également Appalachian Spring d’Aaron Copland et le Concerto pour piano n°1 d’Alberto Ginastera interprété par le virtuose argentin Sergio Tiempo. Des musiques américaines on ne peut plus éclectiques qui montrent l’étendue du talent mais aussi la curiosité du charismatique Dudamel…

À presque 35 ans, Gabriel Kahane, natif de Venice Beach et installé à Brooklyn, transforme en or tout ce qu’il touche, qu’il s’agisse de musique contemporaine écrite pour le Los Angeles Philharmonic, justement, mais aussi de chansons ouvertement pop qui le rattachent d’une certaines manière à des artistes comme Sufjan Stevens (avec lequel il a déjà travaillé) ou Rufus Wainwright. Néo-classicisme, pop ou bluegrass : Kahane sait tout faire derrière son piano mais aussi banjo ou guitare au poing. En 2014, il célébrait même sa ville natale de Los Angeles dans son œuvre intitulée The Ambassador, du nom du célèbre hôtel et night-club qui illumina les nuits angelinos de 1921 à 2005.