Yuja in Paris ! - Grand entretien avec Yuja Wang
Publié le 07 novembre 2025 — par Vincent Agrech
Yuja Wang, pianiste
Si vous étiez une créature virtuelle ou fantastique ?
Un capybara. J'adorerais être un capybara. Ça vit sur terre et dans l'eau, et c'est tellement mignon, zen, tranquille... Et mignon ! J'ai dit mignon ? Trop mignon ! J'adorerais être un capybara et passer mon temps à dormir.
Quel est votre lien avec la Philharmonie de Paris ?
C'est ma salle préférée dans le monde entier. C'est ma numéro 1 ! C'est ma préférée. Tout me plaît : l'acoustique est excellente, le piano est très beau, c'est magnifique à l'extérieur et à l'intérieur... Je suis toujours contente et heureuse de jouer dans cette salle. C'est magique, magnifique.
Vous allez jouer le Deuxième concerto de Prokofiev cette saison, pourquoi ?
Ça fait 10 ans que je n'ai pas joué le Concerto n° 2 de Prokofiev. C'est un concerto très... plein de feu, plein de passion, plein de puissance de destruction aussi, et j'aime ça. Je ne sais pas pourquoi, mais c'est mon compositeur préféré. Et ce concerto est aussi mon préféré. J'ai décidé de le rejouer avec le même orchestre, une nouvelle fois, 10 ans plus tard.
Quelle est votre relation avec Esa-Pekka Salonen ?
J'adore jouer avec lui. J'ai joué la Turangalîla-Symphonie de Messiaen et un nouveau concerto de Lindberg. J'ai joué beaucoup de musique contemporaine avec lui. C'est très facile de travailler avec lui. Il ne parle pas beaucoup pendant les répétitions. Tout est dans ses mains. C'est comme un magicien. Et le Concerto n° 2 de Prokofiev est aussi son préféré. Alors j'ai hâte de le jouer avec lui.
Aimez-vous Paris ?
Paris est la première ville où j'ai voyagé, à l'âge de 7 ans, à l'extérieur de la Chine. Elle tient une place très spéciale dans mon cœur. Et à chaque fois, je trouve qu'il y a beaucoup de beauté. Peut-être presque trop de beauté. Chaque fois que je viens ici, je suis émerveillée par ce qu'une ville peut être. Et c'est une ville très photogénique. Et puis la culture... Paris a une tradition, elle est belle, et en même temps, elle regarde l'avenir. C'est une rebelle. Oui, je suis très francophile !
Qu’auriez-vous fait si vous n’aviez pas été pianiste ?
Quelque chose d'intellectuel. Mathématicienne ou astronaute, peut-être. Un métier lié à l'imagination. J'adorerais être une intelligence artificielle. C'est très proche de ce que nous faisons, en fait, quand nous cherchons à obtenir exactement ce que nous voulons d'un instrument. En fait, c'est une illusion, comme un hologramme. On ne fait pas de legato, on ne chante pas : on vous fait croire qu'on le fait. En réalité, ce sont des percussions.