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Jane Birkin - Dire la musique - Paroles d'artistes

Publié le 14 janvier 2025 — par Le Magazine

C’est pour sa voix fragile que Gainsbourg a érigé le plus puissant répertoire de la chanson française. Mais Birkin est elle-même une auteure à part entière. 

Dire la musique. Parole d'artiste. Un podcast de la Philharmonie de Paris. Jane Birkin. La France et Gainsbourg. Propos enregistrés en juillet 2021. Souvent, je me demande qu'est ce que je serais devenu ? Pas grand chose, je crois. J'avais quand même des parents à sidérantes de beauté. Mon père, comme résistant, comme. Comme commandant de relève. Et ma mère, qui était une beauté de son époque, qui était connue pour l'être qui fait que quand moi je disais Je suis la fille du bal des impôts, Oui, ou vous leur ressemblez pas, vous n'avez pas le même homme. Et puis chercher à loger des classes. Enfin, je pense que je me sentais très. Très commun en comparaison d'elle. Donc je suis pas sûr que j'aurais eu le courage d'oser boxer dans sa catégorie, de me mettre dans le théâtre de. Je n'aurais pas osé. Et puis le cinéma. J'avais demandé à Cambridge s'il pensait que j'avais une chance dans le cinéma. Il a dit Ça dépend si le camarade tombe amoureux de vous. Donc peut être j'aurais été photographié et je l'ai été ou utilisé dans Blow pour par David Bailey. Je ne sais pas combien de photos.

 Donc oui, j'étais mignonne, mais. Mais pour faire quoi par la suite ? Si John Barry ne serait pas parti ? Je m'amuse souvent à imaginer. J'aurais toujours là en train de couler son bain et de rechauffer son soupe de tortue et souper les journaux. Comme je lis dans mes journaux intimes, je me suis dit Mon Dieu, heureusement qu'il est parti parce que ça m'a donné quand même un peu de peps de d'avoir l'urgence de gagner de l'argent pour ma fille Kate parce qu'il s'est quand même barré sans rien du tout et d'aller pour une audition en français en France.

 Pour Pierre Grimbert qui m'a vu à Londres, parmi tous les soignants de Jade, cette fille parmi lesquels j'étais et il m'a trouvé, il m'a trouvé singulier, il m'a emmenée à Paris, il m'a demandé de faire une thèse devant Gainsbourg. Il a cru en moi et d'une certaine humour et je sais pas, ça m'a littéralement changé ma vie. Parce que bien sûr, c'est. Et puis les Français, d'avoir été acceptés dans ce pays où je peux parler, pas un mot d'avoir été à ce point attendri par ce fait en réalité, et de me sentir en fait libre. Parce qu'en Angleterre j'ai été vu par mes parents. Mon frère était déjà premier assistant de Stanley Kubrick. Donc ce n'était pas non plus une famille qui tombait de haut qu'on soit dans le cinéma, mais mais avec les personnes tellement remarquables. Euh. C'était chic de me trouver en France parlant un langage que eux ne connaissent pas trop pour ne pas me corriger.

 J'étais loin de maman et ces remarques en France, des livres et tout ce que j'avais embarqué comme mode anglaise de l'époque très très banalement. Les mini jupes, mon panier et ma façon d'être, mes cheveux french, tout ça là, pour les Français, c'est toujours virginal. Mais voilà, il y a peut être les gens qui qui étaient destinés d'avoir leur carrière ailleurs que chez eux, et il y en a d'autres. Et la France est un étrange pays pour ça. Parce que quand même, Claudia Cardinale et Romy Schneider Clark, c'est pas en Angleterre qu'on trouve les étrangères, ni moi. Un de du cœur. Ça c'est ça. C'est quelque chose d'étonnant. Alors en Angleterre, j'aurais fait quoi ? Quelques télés, peut être 1000, je ne sais pas. J'ai écouté. Si je j'écoutais un. Machin. Il était inspiré par la musique classique parce que son père, on jouait tous les jours et que c'était son éducation.

Donc en fait, il a eu la modestie de quand il avait un texte à donner aux gens qu'il adorait, comme Bardot, comme Charlotte, comme Bambou, comme moi parfois. Et il mettait ça sur une musique classique parce qu'il trouvait que c'était que c'était le plus beau. Donc moi j'ai eu Chopin dès le départ avec Jane B. Bébé Babe Brahms, Charlotte de Zeste de Citron et des choses bébé. Enfin, on a tous eu des mélodies classiques qu'on ça je voulais donner le plus beau. Pour lui, les vrais sérieux étaient les écrivains ou les poètes, Baudelaire et Rimbaud et Apollinaire. Et puis il y avait les grands compositeurs sur sa table basse. Il avait les mains de de Chopin. Il ne se considérait pas d'être dans le même registre. Il savait qu'il était très talentueux, probablement le plus talentueux à graver des textes de chansons et des mélodies, mais les personnes qu'il admirait, c'était. 

Et il avait un vraiment extraordinaire connaissance de de musique, de de poésie, de peinture était quand même aux Beaux arts. Ça fait que c'était un personnage qui avait une très haute estime pour pas pour la beauté des choses et il n'a jamais essayé de rendre plus simple ses textes pour les gens qui peut être n'auraient pas les mêmes références que lui, il se souciait pas de ça. Donc parce qu'il aimait ça, je suis venu te dire que je m'en vais. Comme dirait si bien Verlaine. Peu importe si les jeunes connaissaient Verlaine ou pas, ou lui utilisait les personnes qui lui a inspiré lui et son écriture à des fins de de sympathique, c'est qu'on a jamais l'impression que. Qui faisait des choses juste pour marcher. Si il a fait ça pour marcher. Et puis il s'est fait marrer et ça c'est extraordinaire d'avoir une personne avec autant de talent et autant d'humour, de faire des PV pour tous ces chansons rigolos. Comme tout, je commence à être. Je crois qu'il n'y a pas un personnage comme lui. Il savait et je pense que il y avait des gens qui vendaient beaucoup comme Gérard Norman et il y avait lui qui était peut être plus raffiné parfois, avec les textes qui trouveront le public tôt ou tard.

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