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Salgado Amazônia #5 - L’Amazonie : entre eau, terre et air

Publié le 23 juin 2021 — par Philharmonie de Paris

— Parc national des Anavilhanas, État d’Amazonas, 2009. - © Sebastião Salgado

Dans cette série de podcasts, Sebastião Salgado nous transporte au cœur de la forêt brésilienne et fait entendre, de l'intérieur, les voix de l'Amazonie. Le photographe partage ses souvenirs, anecdotes et expériences, fruits de sept ans de voyage et de rencontres avec les communautés indiennes. 

— L’Amazonie : entre eau, terre et air

Les oiseaux d’Amazonie

0:10 : Aras à ailes vertes (Ara chloropterus) sur l'image de gauche et une grande aigrette blanche (Ardea alba) sur celle de droite.  Parc national de Jaú. État d’Amazonas, 2019.

Les aras à ailes vertes (Ara chloropterus) sont des oiseaux issus de la famille des Psittacidae. Ils forment des couples pour la vie, c’est pourquoi on les voit souvent voler deux par deux. En général, si on en voit trois ensemble c'est qu'il s’agit des parents et de leur petit.

Les aigrettes, communes dans la forêt tropicale amazonienne, sont des oiseaux pélécaniformes (semblables au pélican) qui vivent en groupe et se nourrissent de poissons et d’autres animaux de rivière.

Igapó

1:31 : Pluie sur un igapó. Rivière Jaú, parc national de Jaú. État d’Amazonas, 2019.

Igapó est un type de forêt fréquemment inondée par un cours d'eau. Même après le retrait des eaux de crue, cette zone reste marécageuse.

Anavilhanas

2:20 : Parc national des Anavilhanas, État d’Amazonas, 2009.

Dans l'immensité de la forêt amazonienne, la bataille que se livrent la terre et l'eau depuis la nuit des temps a donné naissance au plus grand archipel d'eau douce au monde, les Anavilhanas, dont les îles aux formes infinies ponctuent les eaux sombres du Rio Negro. Depuis les airs, le spectacle est stupéfiant et s'étire aussi loin que le regard peut porter. Au niveau de l'eau, il s'agit d'un gigantesque puzzle: seuls les pilotes de bateau aguerris savent naviguer sans encombre parmi cette myriade d'écueils naturels.

De nombreuses îles de l’archipel des Anavilhanas ont été formées par l’accumulation de sédiments de plantes et de sable en bancs qui ont été stabilisés par la croissance de la forêt. Le volume des inondations peut aller jusqu'à briser les isthmes étroits et former de nouvelles îles. L'intensité des inondations dépend de la fonte des neiges sur les montagnes des Andes en Colombie, où se trouve l’une des sources de la rivière Negro. Le courant de la rivière donne aux îles des formes allongées qui suivent la direction de l’eau.

Les montagnes d’Amazonie

3:31 : Mont Roraima. Parc national du mont Roraima. Territoire indigène Raposa-Serra do Sol. État de Roraima, 2018.

La chaîne de montagnes qui régule la vie du bassin amazonien se trouve bien au-delà de la frontière occidentale du Brésil. Mais si les Andes fournissent l'essentiel de l'eau qui alimente l'Amazone par le biais de centaines d'affiuents, le Brésil possède lui aussi des montagnes.

Haut de 2 800m, le Monte Roraima, appartenant à la chaîne de Pacaraima, est une formation géologique en plateau. Cette montagne est située à la frontière du Brésil avec le Guyana et le Venezuela entre dans la catégorie des tepuis.

Pluie sur l’Amazonie

4:51 : Arc-en-ciel au-dessus de la région de Tucuxim. Réserve forestière de Parima. Territoire indigène Yanomami. État de Roraima, 2018.

5:50 : Dans le parc national de la Serra do Divisor, la pluie est si forte qu’elle ressemble à un nuage atomique. État d’Acre, 2016.

Les nuages sont des acteurs de premier plan de l'écosystème amazonien. Petits ou grands, paisibles ou menaçants, que l'on navigue sur l'eau ou dans les airs, ils sont toujours visibles. Même en forêt, là où la végétation arrête parfois le regard, ils demeurent très présents; avant chaque fin de journée, une pluie torrentielle est plus que probable. Affronter un orage tropical étant aussi terrifiant que périlleux, il est indispensable de savoir lire les nuages aussi bien qu'une carte topographique.

Au-dessus de la forêt amazonienne, rares sont les journées où le ciel ressemble à une nappe d'azur immaculée ou à un plafond uniformément gris. Les formations nuageuses offrent un spectacle sans cesse changeant. Il débute dès le matin, lorsque l'air chaud et humide émanant de la jungle rencontre de minuscules particules qui permettent à la vapeur de se condenser en gouttelettes d'eau et de former de petits nuages semblables à des boules de coton, les aru. Au fil des heures, ils prennent de la hauteur tout en se regroupant et, pour peu que la température et la vitesse du vent soient propices, ils acquièrent de la vigueur pour donner naissance à un nuage orageux, le cumulonimbus. Il s'agit de la formation nuageuse de loin la plus redoutable puisqu'elle peut mesurer plusieurs kilomètres de haut et libérer des glaçons et des rafales à 200 km/h tout en criblant la jungle d'impacts de foudre et de violentes précipitations. Sa puissance est telle que les avions, même de grande taille, font tout pour l'éviter, que les hélicoptères recherchent aussitôt dans la jungle une clairière pour se poser et que, sur les rivières, les embarcations s'empressent de trouver un abri. En de rares occasions, comme en 2005, la tempête peut aller jusqu'à coucher des milliers d'arbres.

Photographies © Sebastião Salgado

Création sonore © Jean-Michel Jarre