Remplissant son rôle fédérateur, l’hymne des États-Unis retentit lors des grands moments de la vie politique, institutionnelle et sportive. Jusqu'à susciter les versions les plus iconoclastes.
Les paroles de l’hymne des États-Unis sont celles d’un poème écrit en 1814 par un certain Francis Scoott Key, avocat et poète amateur, après le bombardement du Fort McHenry dans le port de Baltimore par les navires anglais durant la guerre de 1812. L’inspiration lui était venue en voyant le grand drapeau constitué de 15 bandes et 15 étoiles (The Star-Spangled Banner), qui flottait en haut du fort. Le poème fut mis en musique à partir d’une chanson préexistante composée par John Stafford Smith pour un club de gentlemen londonien.
La mélodie était déjà fort connue aux États-Unis, et La Bannière étoilée devint rapidement un hymne officiel sans pour autant avoir le statut qu’il a aujourd’hui. En effet, le pays possédait également d’autres hymnes nationaux adoptés par les gouvernements successifs. On comptait parmi eux My Country, 'Tis of Thee (Mon pays, c’est toi) dont la mélodie n’est autre que celle de l’hymne britannique God Save the Queen. La Bannière étoilée atteignit rapidement une grande popularité et donna lieu à de nombreuses versions. Le président Woodrow Wilson confia alors à cinq personnalités musicales le soin de choisir un arrangement définitif. La version retenue fut créée le 5 décembre 1917 lors d’un concert au Carnegie Hall de New York. Il fallut cependant attendre 1931 pour que The Star-Spangled Banner devienne définitivement l’hymne national officiel des États-Unis.
Toutes les grandes occasions sont bonnes pour jouer l’hymne national, du moment qu’il remplit son rôle fédérateur. Il retentit très fréquemment lors des grands moments de la vie politique et institutionnelle mais aussi sportive. Lors de la finale du championnat professionnel de football américain (le Super Bowl), il est traditionnellement chanté avant le match par de grandes vedettes comme Whitney Houston en 1991, Beyoncé en 2004 ou encore Lady Gaga en 2016.
De nombreux artistes ont donné des versions très personnelles qui ont parfois suscité de vives réactions. Le chanteur et guitariste portoricain José Feliciano avait créé un tollé dans tout le pays après avoir osé donner une version lente en style blues lors d’un match au Tiger Stadium de Detroit, en 1968.
Mais la version controversée la plus célèbre est certainement celle de Jimi Hendrix qui, lors du festival de Woodstock en 1969, déstructura l’hymne national en insérant dans son solo de guitare électrique des distorsions sonores évoquant des bombardements. L’intention n’était pas de salir le drapeau américain par un geste iconoclaste, mais de dénoncer les atrocités de la guerre du Vietnam contre lesquelles la jeunesse américaine se révoltait.