Les aventures de Jules et de son père, vendeur de Montgolfières, continuent cette fois en Tunisie, en direction de Kairouan. Dans sa carte postale à sa mère restée en France, il raconte leur accident de ballon au-dessus du désert et leur sauvetage par une caravane qui les a accompagnés ensuite jusqu’à Kairouan.
Comme d’habitude, son père a une histoire de musique à lui raconter pour que le voyage paraisse moins long. Cette fois, c’est l’histoire de Shéhérazade et du Prince Kalender, mise en musique par le compositeur Rimski-Korsakov, qui égaye leurs aventures. Au terme d’une nuit sur un dromadaire, arrivés sains et saufs à Kairouan, Jules profite du lever du soleil pour repenser au destin tragique des deux personnages en admirant le paysage de la ville.
Ecoute dans cet épisode le deuxième mouvement Le récit du prince Kalender de Shéhérazade de Nikolaï Rimski-Korsakov, interprété par les musiciens de l’Orchestre Divertimento, dirigé par Zahia Ziouani.
Zahia Ziouani nous parle du deuxième mouvement Le récit du prince Kalender de Shéhérazade de Nikolaï Rimski-Korsakov, que l’on peut ensuite regarder et écouter en entier, à l’occasion d’un concert à la Philharmonie de Paris en juin 2022 par l’Orchestre Divertimento.
Le Prince Kalender, c'est le deuxième mouvement de Shéhérazade du compositeur russe Rimski-Korsakov. Et Rimski-Korsakov est un grand compositeur russe qui a justement aussi beaucoup composé des œuvres pour orchestre symphonique en utilisant toutes les ressources de l'orchestre. Évidemment, le violon solo a une place importante, mais on va pouvoir entendre aussi des solos de violoncelle, de flûte, de hautbois, de clarinette, de cor, de trompette, de trombone et la harpe, bien évidemment. C'est vraiment une très belle œuvre à la fois et de musique de chambre et d'orchestre.
Alors Rimski-Korsakov n'aime pas qu'on dise que c'est un poème symphonique ou que ça veut raconter une histoire. Mais ça raconte un peu quand même une histoire. Et c'est vrai qu'il s'appuie sur les contes des Mille et Une Nuits et donc avec le personnage Shéhérazade qui est au centre de cette œuvre. On n'a pas les mille et une histoires orchestrées par Rimski-Korsakov, mais Rimski-Korsakov a voulu en fait en choisir quatre. Et ce sont quatre mouvements qui incarnent une histoire à proprement parler. Et on retrouve malgré tout, tout au long de ces quatre mouvements, le thème de Shéhérazade qui est joué par le violon et parfois le thème du sultan qui est joué plutôt par certains instruments graves de l'orchestre.
Alors le prince Kalender, c'est l'histoire justement d'un prince, où on s'imagine le prince sous plusieurs facettes, puisqu’à la fois on va l'entendre d'un côté dans un côté très romantique, parce qu'on l'imagine justement en train de faire la cour à sa bienaimée et profiter d'un temps avec sa bienaimée. On va l'entendre d'une façon aussi très conquérante parce qu'on l'imagine partir au combat. On l'entend aussi d'une façon nostalgique, parce qu'il regrette justement d'être éloigné des siens, et notamment de sa bienaimée.
Donc ça raconte l'histoire d'un prince, sous plusieurs facettes de sa vie. Et c'est aussi comme ça que Rimski-Korsakov utilise les instrumentations de l'orchestre, pour pouvoir justement illustrer ces différentes facettes du prince. Alors au tout début, ça commence avec un très beau solo du violon, parce que justement, c'est Shéhérazade qui est représentée et qui va raconter son histoire. Et au départ, le prince, c'est le hautbois qui présente le personnage du prince. Et après, petit à petit, on va l'entendre passer à différents instruments. Alors, par exemple, quand le côté conquérant du prince est présenté, il va plutôt utiliser le trombone, les trompettes justement, des cuivres pour retrouver le côté un peu militaire et les instruments que d'habitude on associe à la musique militaire. Donc c'est un deuxième mouvement qui est très beau, qui est malgré tout très illustratif, qui nous fait voyager dans cet univers des Mille et Une Nuits, qui nous fait voyager autour du personnage de Shéhérazade.
Et aussi, Rimski-Korsakov, c'est un compositeur russe et les compositeurs russes se sont aussi beaucoup inspirés de l'Orient. Il y a Borodine aussi, Moussorgski et d'autres. Et c'est vrai que, en Russie, on est à la fois d'un côté en Europe, d’un côté en Orient. Et c'est vrai que l'Orient, les pays du monde arabe, l'Inde, ce sont des pays, des territoires qui les ont beaucoup inspirés et donc Shéhérazade en est justement un exemple très grand. C’est peut-être une des œuvres les plus emblématiques qui fait référence à l'Orient dans le répertoire symphonique.
Une coproduction , Philharmonie des enfants et Oléo films en partenariat avec l’Orchestre Divertimento.