Des jeux de miroirs où les compositeurs du présent dialoguent avec les créateurs du passé : Webern rend hommage à Bach, Adès salue Couperin, Eötvös paie son tribut à Mozart, lequel clôt le concert avec la délicieuse Symphonie « Haffner ».

« Amusemens », « Tours de passe-passe », « Âme-en-peine » : le simple intitulé des Études d’Adès d’après François Couperin nous mène dans un monde plein d’esprit, de verve et d’élégance, les pièces d’origine passant, en une adaptation subtile, du clavier à l’orchestre. Auparavant, Webern avait magnifié le Ricercar à six voix de Bach, lequel se meut ainsi avec limpidité et un relief révélateur. Eötvös entend quant à lui s’entretenir directement avec un de ses plus illustres devanciers : son Dialogue avec Mozart prend la forme de fragments originaux métamorphosés par ses soins. La Musique funèbre et maçonnique et la Symphonie « Haffner », « première des grandes symphonies viennoises », n’ont plus dès lors qu’à prodiguer leurs richesses.