Un programme conçu comme un véritable hymne à l’orchestre, avec Le Sacre du printemps magnifiant la puissance tellurique de l’orchestre, en un saisissant contrepoint aux miracles de finesse orchestrale que sont Le Tombeau de Couperin et Ma mère l’Oye.

Hommage à la musique française du dix-huitième siècle, Le Tombeau de Couperin fut d’abord écrit pour piano, puis orchestré par Ravel avec une finesse sans pareille. La subtile acidité du langage harmonique fait merveille dans la « Forlane », qui est aussi, comme l’ensemble de l’œuvre, un « tombeau » pour les morts de la Première Guerre mondiale. Autre facette de l’imaginaire ravélien, le monde onirique de l’enfance dans Ma Mère l’Oye, où mille détails sonores composent les traits du Petit Poucet ou de l’Impératrice des Pagodes.

Et pour le deuxième volet du concert, on s’adonnera à cette expérience orchestrale ultime qu’est le rituel païen du Sacre du printemps, véritable totem de la modernité musicale dont la radicalité et la « barbarie » firent qu’un certain 29 mai 1913 au Théâtre des Champs-Élysées, on brisa les fauteuils…