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Musiciennes de légende

Hors des sentiers battus avec le clavecin, le violoncelle, la clarinette, la trompette…
Cycles de conférences
adulte
Salle de conférence - Philharmonie
Durée : environ 2h00
Avec 
Marc Dumont, conférencier
De la simple découverte à l’approfondissement, les COLLÈGES permettent aux mélomanes d’enrichir leurs connaissances. Chaque cycle propose une série de conférences où la musique – populaire ou savante – est abordée dans son contexte historique, sociologique et esthétique.

Pionnières, hors des sentiers battus, à la conquête de la scène, les musiciennes comptent dans l’histoire de la musique et de l’interprétation malgré une sensible invisibilité. Ce collège nous fera voyager à travers plusieurs siècles de musiques grâce aux répertoires d’horizons et d’esthétiques divers qu’elles ont joués, « réécrits » ou découverts et dont les enregistrements d’époque et d’aujourd’hui gagnent la légende. Plus qu’une marque de l’interprétation qui serait typiquement féminine, il s’agit d’abord de montrer combien ces femmes ont apporté une contribution essentielle à l’histoire musicale et sociétale par leur approche originale de la partition et leur démarche personnelle face aux exigences de la renommée.

Etrange monde que celui des instrumentistes classiques. Il suffit de penser à l’Orchestre Philharmonique de Vienne, à sa si faible proportion de femmes, pour comprendre à quel point, durant des décennies, ce monde fut celui des hommes. Il est un seul pupitre, déclaré « féminin », où la femme était tolérée, même au sein de l’orchestre : la harpe. Alors, Lily Laskine rayonnait. Mais autrement ? Wanda Landowska s’est fait remarquer avec sa passion pour une vieillerie totalement délaissée à l’époque : le clavecin. Marginal ! Bien plus tard, au coeur des années 60, Jacqueline Du Pré faisait office d’exception, d’étoile filante, dans le domaine réservé du violoncelle. Elle ouvrit la voix à des Sonia Wieder Atherton, Anne Gastinel, Emmanuelle Bertrand ou Ophélie Gaillard, Sol Gabeta et tant d’autres désormais, d’Alisa Weilerstein à Camille Thomas. Ce fut le même schéma pour la clarinette, jusqu’à ce que Sabine Meyer soit lancée par Karajan dans les années 80. Quant aux percussions, que ne dit-on pas sur la force virile supposée nécessaire à cette palette d’instruments ? Une musicienne comme Evelyne Glennie, aveugle de surcroit, fut portée en icône de l’autre voie possible, celle d’une féminité accordée à une virtuosité et musicalité hautement percussives. Plus récemment, Adélaïde Ferrière se fraye une voie dans un monde encore largement masculin. Alors que dans le monde baroque, Marie-Ange Petit a quant à elle depuis longtemps trouvé sa place. C’est le même constat chez les cuivres : une femme trompettiste ? Mais vous n’y pensez pas… Et maintenant, Lucienne Renaudin Vary est portée par la publicité qui ne garde d’elle que le prénom : effet machiste ou effet de mode féministe ? Ainsi, il a fallu du temps pour casser les codes et les préjugés. Est-ce vraiment acquis ?…

Marc Dumont, agrégé d’Histoire, a toujours lié ses deux passions : l’Histoire et la Musique. Par l’écriture, mais aussi – surtout ! – à la radio. C’est à Radio France qu’il a produit des centaines de concerts et d’émissions, de 1985 à 2014, à Radio Bleue, puis France Culture et surtout France Musique (Horizons Chimériques, Grands Compositeurs, Présentez la facture, les Visiteurs d’Histoire...) Il se consacre désormais à de multiples conférences à la Philharmonie de Paris, à Strasbourg, Monaco, Nanterre, Pontoise, Besançon… Il est aussi auteur et récitant de nombreux spectacles. Il travaille actuellement à la rédaction des ouvrages sur les liens entre l’Histoire et la Musique. 

Karina-Canellakis

Salle de conférence - Philharmonie

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