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Orchestre de Paris - Ingo Metzmacher - Jean-Frédéric Neuburger - Thomas Goepfer

Concert
Salle Pleyel
Durée : environ 1h45 dont 1 entracte

Programme

Distribution

György Ligeti
Atmosphères
Philippe Manoury
Concerto pour piano
création
Entracte
György Ligeti
Lontano
Deryck Cooke / Gustav Mahler
Symphonie n° 10
Adagio
Adagio
Orchestre de Paris
Ingo Metzmacher , direction
Jean-Frédéric Neuburger , piano
Thomas Goepfer , réalisation informatique musicale IRCAM
Juin à l’Orchestre de Paris s’annonce très moderne : la quasi-totalité des œuvres à l’affiche furent écrites au XXe siècle. Parmi les trois exceptions, une appartient même au XXIe siècle : le Concerto pour piano de Philippe Manoury, l’un des chefs de file de la musique contemporaine en France. Le jeune pianiste Jean-Frédéric Neuburger donnera cette création mondiale avec le chef Ingo Metzmacher, qui dirigea un magnifique War Requiem de Britten en janvier 2010.
Autant qu’un spécialiste des œuvres nouvelles, Ingo Metzmacher est un éclaireur, capable de relier entre elles les époques. Convaincu que les compositeurs sont constamment attelés à une même quête, il fait ici le choix original d’associer Ligeti, disparu en 2006, à Mahler.
Mahler montra une prédilection grandissante pour les adagios immenses dans des œuvres titanesques. Au point que ces mouvements lents deviennent son emblème, au point que le destin venu l’interrompre dans la composition de sa Dixième Symphonie ne lui laisse en achever que l’adagio...
Ce cosmos que Mahler semble faire parcourir à son auditeur, Ligeti l’expérimente à son tour, un demi-siècle plus tard, avec des œuvres aux titres significatifs : Atmosphères, Lontano. À l’opposé de la musique des années 50, très escarpée, la sienne est immobile – mais extrêmement détaillée. Ligeti a recours lui-même aux métaphores astronomiques, parlant de « constellations d’intervalles » qui se métamorphosent progressivement.
Entendre cette musique puis revenir à Mahler provoquera une sensation aussi originale que pertinente. L’écoute aiguisée par les transformations minuscules, les réfractions soudaines de Ligeti révéleront un Mahler précurseur et deux compositeurs expérimentateurs l’un comme l’autre. La sensation d’apesanteur est la même. Simplement Mahler jouit du panorama infini quand Ligeti observe un objet céleste minuscule perdu dans le lointain.
Dans le cadre du Festival Agora.