Programme
Distribution
Suite aux dernières annonces gouvernementales, le couvre-feu à 21h à partir du 19 mai ne permet pas que le projet initial du concert Grand soir Prométhée ait lieu en une seule soirée. Nous sommes contraints d'avancer l'horaire du concert à 18h30 et de scinder le programme en deux soirées distinctes : Le feu de la création le vendredi 28 mai et Partita oscura le samedi 29 mai.
À la demande de l’Ensemble intercontemporain, Chaya Czenowin, Mark Andre et Bernhard Gander s’emparent du mythe de Prométhée dans trois œuvres concertantes.
Dans Fast Darkness: Freeze and Melt, c’est en contemplation du feu lui-même que la compositrice israélo-américaine insiste à la fois sur sa puissance et son imprévisibilité. Deuxième volet d’un cycle dans lequel Chaya Czernowin s’intéresse à l’accélération du temps musical (d’où l’adjectif « Fast » du titre), cette pièce pour clarinette basse et ensemble fonctionne sur le principe de l’activation et de l’inactivation inopinée de matériaux extraits du premier volet, autrement « gelés » dans le temps. Dans wohin, pour harpe et ensemble, Mark Andre ouvre quant à lui la focale pour interroger plus généralement les mythes et le processus de mythogenèse. Se penchant sur les rapports entre le réel (ou du supposé réel) et la narration, il s’intéresse à la manière dont les mythes se dévoilent, se déplient et se démultiplient. Ainsi, par exemple, selon une autre version du mythe de Prométhée, le titan aurait été le créateur même de l’homme, façonné à partir d’eau et de terre. Le titre de la pièce renvoie en outre à la traduction allemande d’un passage de l’Évangile selon saint Jean : « Le vent souffle où il veut, et tu en entends le son ; mais tu ne sais d’où il vient [woher er kommt], ni où il va [und wohin er geht] : il en est ainsi de tout homme qui est né de l’Esprit. » De Mark Andre à Bernhard Gander, on bascule sans transition de l’intime et du presque rien au déchaînement sonore. En ces temps de crise, le compositeur autrichien considère en effet la symbolique la plus immédiate de Prométhée et de son présent aux hommes : celle du feu en tant que vie et mort. Dans Soaring Souls System (littéralement : systèmes des âmes en plein essor) pour violoncelle, contrebasse et ensemble, « les disparus attendent dans le brasier du purgatoire avant que leurs âmes soient libérées de leur enveloppe profane pour s’envoler vers le paradis. » Comme son titre le laisse à penser, Bernhard Gander développe dans Soaring Souls System l’esthétique inspirée du death metal dont il est coutumier. Un intense travail d’informatique musical a permis de reproduire le son et l’énergie spécifique de cette musique à l’aide d’effets appliqués en temps réel aux instruments solistes. Lesquels déploient, à l’instar des groupes de death metal, une énergie sonore explosive.
Salle des concerts - Cité de la musique
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