Sous la baguette de Paul Agnew, Les Arts Florissants interprètent les deux dernières symphonies de Mozart, ainsi qu’un florilège vocal qui fait la part belle aux drames humains et divins.

Composées en moins de deux mois à l’été 1788, les deux dernières symphonies naissent au cours d’une des périodes les plus sombres de la vie de Mozart. Boudé par le public viennois et en proie à une grande gêne financière, il lutte contre les idées noires, ce qui explique sans doute le ton solennel, voire la gravité, qui domine les deux partitions, même si l’esprit varie sensiblement de l’une à l’autre : la Symphonie n° 40 apparaît mélancolique voire dépressive (le contrecoup du décès de sa fille Theresia ?) tandis que la Symphonie n° 41, la « Jupiter », est olympienne. En dépit de ces circonstances, ces deux symphonies atteignent à un équilibre quasi idéal, figurant l’apogée classique du genre. Les Arts Florissants accompagnent enfin la soprano portugaise Ana Vieira Leite, découverte lors de l’académie 2021-22 du Jardin des Voix, dans une sélection d’airs de concert et de scènes d’opéras inachevés.