Dialogue à 120 ans d’intervalle entre le Mahler de la Symphonie n° 4, donnée dans un arrangement de Michael Jarrell, et le concerto Reflections de celui-ci, dans une nouvelle version pour piano et ensemble.

Ce n’est pas la première fois que le nouveau directeur musical de l’Ensemble intercontemporain, Pierre Bleuse, met en regard le monde symphonique mahlérien avec l’univers de Michael Jarrell : il avait notamment donné la Symphonie « Titan » du premier en regard des Reflections du second avec l’Orchestre symphonique d’Odense. Dans le cadre du mini-cycle « Mahler Perspectives », le jeu des résonances se fait plus resserré, avec l’arrangement élaboré par Jarrell pour la Symphonie n° 4 de Mahler, donné en création. Création également d’une nouvelle version du concerto Reflections de Jarrell, qui joue sur le double sens du titre, pensée/réflexion et reflet. Plus académique que son précédent concerto Abschied, dans sa forme comme dans ses intervalles, l’œuvre intensément virtuose instaure une relation organique entre le piano et l’orchestre.

« Nous espérions ouvrir la saison avec la soprano Jodie Devos, décédée en juin dernier. J’avais été très touché par sa personnalité lors de notre rencontre pour l’enregistrement du disque « Bijoux Perdus ». Elle était une artiste exigeante avec une voix sublime si riche et colorée. Joie et simplicité sont les deux mots qui me viennent à l’esprit pour évoquer cette artiste si généreuse. Je rêvais de sa voix pour la 4e symphonie de Mahler ; elle n’a pas pu attendre pour rejoindre le paradis. Elle nous manque terriblement et toute l’équipe de la Philharmonie, l’Ensemble intercontemporain et moi-même lui dédions ce concert. Adieu incroyable Jodie ! » Pierre Bleuse