S’il s’est fréquemment adonné aux spiritualités orientales, Philip Glass n’en a pas moins composé pour un instrument emblématique de la liturgie occidentale : l’orgue. On le retrouve ici avec James McVinnie, répondant au piano de Maki Namekawa.

Écouter l’orgue de Philip Glass, c’est lui découvrir un visage inattendu. À la fois solennel et brûlant, il met à profit les riches textures offertes par un grand orgue et ses nombreux registres. Le sous-texte orientaliste n’en est pas absent, puisque le monumental Mad Rush (1970) a été écrit à l’occasion d’une visite du Dalai Lama – la pièce sera ensuite utilisée par Lucinda Childs, également à l’origine de la Dance n° 4. En écho à l’orgue, on entendra sous les doigts de Maki Namekawa un piano inscrit dans la tradition occidentale : des Études tournant leur regard vers Chopin à la Passacaglia « Distant Figure », en passant par la bande originale du film The Hours de Stephen Daldry qui brode autour de la Mrs Dalloway de Virginia Woolf.