C’est naturellement au Quatuor Arditti qu’il revient d’ouvrir l’intégrale des quatuors de Philippe Manoury, dont la Biennale fête les 70 ans. Formation contemporaine par excellence, le Quatuor Arditti a créé ses premier et troisième quatuors.

Stringendo marque la première incursion véritable du compositeur dans le domaine du quatuor. Petit clin d’œil à l’anglais « string », son titre fait référence au terme musical qui indique un resserrement du tempo. Ce processus sert à opérer une « sélection naturelle » dans le fouillis thématique apparent qui ouvre la pièce. Résultat : une œuvre époustouflante autant qu’hypnotisante. Melencolia fait quant à elle référence à une gravure de Dürer, représentant la chute d’un astéroïde sur la Terre, image qui inspire à Manoury un discours à la fois filant et éthéré, agité et suspendu – énigmatique. Fidèle à sa réputation, le Quatuor Arditti créera en outre une pièce de Clara Olivares, passée par la classe de composition de Manoury à Strasbourg.