Donné en première partie, Carnet de Venise a été créé en 2003 lors de la Folle journée de Nantes. Cette oeuvre a inspiré à François Weyergans le texte « Pierre Henry nous emmène à Venise », dont voici un extrait :

« ...Ce qui fait de Carnet de Venise une oeuvre capitale, c’est l’art du mixage, que je n’hésite pas à signaler comme aussi important que l’art de la fugue.(…) Dès le début, l’irruption, au bout d’une minute vingt-huit secondes, des sons de Venise après la voix de soprano, suivis de sons électroniques, est un grand moment de la musique contemporaine. Dès qu’on a repéré cet art du mixage, c’est un plaisir de le suivre tout au long du périple musical qui nous emmène de Torcello à la Guidecca et à l’Arsenal. Il y a là une source d’émotion intelligente, ce qui n’est pas fréquent. 
Pierre Henry a réussi ce genre de mixage, c’est du grand art, à chaque changement de séquence du Carnet de Venise.»

Conçu par Pierre Henry à la fin de sa vie et accompagné d’une nouvelle chorégraphie de Hervé Robbe, le « Grand Remix » de Messe pour le temps présent permet de redécouvrir sous un jour neuf cet ovni scénique, toujours aussi sidérant.

Spectacle ô combien fameux de Maurice Béjart, créé lors du Festival d’Avignon en 1967, Messe pour le temps présent a marqué les esprits, en particulier grâce à la musique composée par Pierre Henry et Michel Colombier pour scander les tableaux chorégraphiques de Béjart. Au confluent de la pop électronique et de la musique concrète, cette musique crépitante bondit vers le futur avec autant d’inventivité que d’espièglerie. Près de cinquante ans après, Pierre Henry en a élaboré un « Grand Remix », dévoilé en janvier 2016 à la Philharmonie de Paris, le chorégraphe Hervé Robbe – qui fut élève de Béjart – signant un nouveau ballet pour la circonstance. Cette version « remixée » est de nouveau présentée aujourd’hui, avec une projection sonore de Thierry Balasse.