Consacré à la compositrice coréenne Unsuk Chin, le Festival Présences de Radio France est l’occasion d’entendre en création française son Deuxième Concerto pour violon, qui côtoie une création mondiale de Yann Robin et des œuvres de Bach.

C’est pour Leonidas Kavakos que Chin a conçu son Deuxième Concerto pour violon, fascinée par l’ardeur du violoniste, sa technique et sa détermination. Sous-titrée « éclats de silence », l’œuvre semble surgir du néant, telles des bulles explosant à la surface d’une eau dormante. Dans le Ricarcar a 6 de L'Offrande musicale de Johann Sebastian Bach, le cheminement des six parties est extrêmement complexe, On comprend que cette œuvre ait fasciné nombre de musiciens, jusqu’à Webern qui en a donné une étonnante orchestration. À l’extrême fin, les quatre notes du nom de B.A.C.H. apparaissent, scellant sa signature musicale. Le bref motet Der Gerechte kömmt um (Le Juste meurt) tire sa substance d'une pièce a cappella de Kuhnau qui occupa le poste de Cantor de Leipzig avant Bach. Il se distingue notamment par sa superbe instrumentation. Conçu comme le deuxième volet d’un diptyque dédié au « monument » qu’est l’orchestre, Requiem Æternam - Monumenta II de Yann Robin joue à tous les degrés du Doppelgänger (deux pianos solos, ensemble vocal/chœur mixte, orchestre/orgue, profane/sacré, concerto/messe) pour aborder l’exercice canonique du requiem.