Message d’information

Accès

Fermeture de la ligne 5 entre Jaurès et Bobigny du 30 mars au 1er avril inclus. Un bus de remplacement dessert les stations fermées dans les deux sens.

Philharmonie de Paris - Page d'accueil

Jane Birkin, Oh ! Pardon tu dormais

Publié le 07 septembre 2022 — par Philharmonie de Paris

— Jane Birkin - © Nathaniel Goldberg

D’une élégance inaltérable, Jane Birkin se montre bouleversante dans Oh ! Pardon tu dormais…, son superbe album studio adapté de sa pièce de théâtre éponyme. Elle l’interprète en live le 18 septembre, avec la participation exceptionnelle d'Étienne Daho avec qui elle a réalisé l’album.

— Entretien avec Jane Birkin : Oh ! Pardon tu dormais...

« Je ne dors plus, tu vois bien. Le moment est parfait pour me dire si tu m'aimais... »

J'avais écrit un court métrage vers 1983 ou 1984, quelque chose comme ça. J'étais avec Jacques Doillon et il m'a dit : « Il n'y a plus de place pour les courts métrages. Donc, sois vraiment courageuse et fais un vrai film d'1h30 sur ce cauchemar de ne pas pouvoir dormir ». Alors, comme j'avais été son assistante dans La Fille de 15 ans, j'ai vu qu'il était possible de faire des plans-séquences très longs autour des acteurs. J'avais la chance d'avoir joué dans La Fille prodigue, je savais qu'on pouvait sans problème avoir un paquet de textes pourvu qu’ils fonctionnent comme ping-pong entre deux personnes, la nuit, parce que mon idée, c'était deux personnes dans un lit.

Et j'ai écrit : Oh ! Pardon, tu dormais… Des textes de chansons, je pense que ça tient la route parce que ce sont des sentiments auxquels d'autres personnes s'identifient : c'est sur la jalousie, sur la panique de perdre la personne que vous aimez, et tout ce que vous allez faire fera que vous la perdrez. Ce sont des cauchemars qu'on a tous connus ou auxquels on peut s'identifier. En lisant mon journal intime, quand j'avais 17 ans, et que j'étais mariée à John Barry, qu'est-ce que je lis ? Que je sanglotais tellement la nuit pour avoir les réponses à mes questions qu'il m'envoyait pleurer dans la chambre d'à côté pour ne pas l'empêcher de dormir, parce que lui, il avait une symphonie à écrire le lendemain. Je crois que c'est une expérience personnelle qui était présente dès l'amour, je dirais.

Étienne Daho m'a dit qu'il trouvait que le texte ferait très bien un long-playing. Ce concept de deux personnes, cette bagarre nocturne... Il aimait tellement le texte qu'il en avait sélectionné quelques morceaux qui, selon lui, feraient de formidables chansons. Mais on n'avait jamais le temps, ni lui, ni moi, du fait des circonstances. C'est vraiment après avoir fait pratiquement trois ou quatre ans de Gainsbourg symphonique, quand il me semblait que j'avais vraiment porté Serge le plus haut possible, que c'était le plus merveilleux des spectacles avec Arabesque, que peut-être, je pouvais, à présent, penser à moi. Avoir trouvé quelqu'un comme Etienne qui veut vous mettre en lumière, qui veut mettre vos textes en lumière, qui vous apprécie en tant qu’auteur, c'est le rêve de tout écrivain, toute personne qui essaie de s'exprimer. J'ai eu cette chance là géniale. 

 Oh ! Pardon tu dormais... constitue un magnifique cadeau pour tous les fans de la plus française des chanteuses anglaises. De sa voix légèrement brisée au charme inimitable, celle-ci semble se livrer à cœur grand ouvert dans cet album dont elle signe les textes (certains coécrits avec Étienne Daho). S’inspirant avant tout de sa pièce de théâtre éponyme, anatomie d’un couple. Longuement mûri, l’album résulte d’une collaboration en osmose avec Étienne Daho et Jean-Louis Piérot qui, tous deux très proches de Jane Birkin, ont conçu ensemble la partie musicale dans une veine pop orchestrale absolument classieuse.