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La volière musicale

Publié le 05 mars 2018 — par Angèle Leroy

© P. Lafaite / MNHN

Pour certains scientifiques et historiens, la musique pourrait être née du désir des hommes d’imiter la voix des oiseaux. Force est de constater que si l’on ne peut trancher cette question, ceux que Messiaen – reprenant une image déjà utilisée au XVIIe siècle par le moine Paul de Montaigu notamment – appelait « les premiers musiciens du monde » ont constitué une inspiration de choix pour les compositeurs.

 

Le coucou au fond des bois (extrait du Carnaval des animaux), interprété à la Cité de la musique par les solistes des Siècles le 29 février 2012.

De cette fréquentation plus ou moins intime, c’est Olivier Messiaen qui donna le témoignage le plus riche : « La nature, les chants d’oiseaux ! Ce sont mes passions. Ce sont aussi mes refuges. […] C’est là que réside pour moi la musique », écrivait-il ainsi en préface à son Catalogue d’oiseaux, qui réunit presque trois heures de musique évoquant rousserolle effarvatte, chocard des Alpes ou traquet rieur. Celui qui se définissait autant comme ornithologue que comme compositeur remplit au cours de sa vie des centaines de carnets de chants d’oiseaux notés aussi précisément que possible, un ardent enthousiasme dont ses pièces musicales sont très nombreuses à porter la trace.

 

 

Mais les petites bêtes à plumes n’ont bien sûr pas attendu le XXe siècle pour investir le champ musical. La musique baroque regorge déjà de leurs trilles et de leurs envolées, chez Vivaldi (notamment dans le Concerto pour flûte « Le Chardonneret ») ou chez Couperin, qui avaient eux-mêmes été précédés par des compositeurs comme Jacob van Eyck.

 

 

Moins fréquents chez les classiques – mais pas absents, loin s’en faut –, ils prennent ensuite une place de choix chez les romantiques. Musique vocale, musique de chambre, musique symphonique, tous les genres les intègrent, et tous les pays les chantent. Respighi, Ralph Vaughan Williams, Camille Saint-Saëns ou Debussy donnent tous à entendre leurs oiseaux réels ou rêvés, leurs sons de nature ou leurs histoires et fables animalières : la riche programmation du week-end que la Philharmonie de Paris consacre aux oiseaux (16-18 mars) est l’occasion de coups de projecteurs divers sur cette tendance forte de la musique savante.