Rencontre avec la violoniste Diana Tishchenko, la hautboïste Cristina Gómez Godoy et les membres du Quatuor Aris.
La série Rising Stars du réseau ECHO, avec le soutien de Classical Futures Europe et du programme Europe Créative de l'Union Européenne, permet à de jeunes solistes de se produire dans les grandes salles de concert européennes.
Diana Tishchenko, violon
Née en Crimée en 1990, Diana Tischenko commence l'étude du violon à l’âge de 6 ans. À sa majorité, elle devient le plus jeune violon solo de l’histoire de l’orchestre Gustav Mahler Youth Orchestra. Lauréate du Concours de violon Long-Thibaud-Crespin (2018) et de nombreux concours internationaux (Isaac Stern de Shanghai 2018, Felix Mendelssohn-Bartholdy de l’Académie de Berlin (1er prix), Musique de chambre de Lyon etc.), elle est l’une des artistes les plus intéressantes ayant émergé sur la scène musicale ces dernières années, en témoigne sa sélection pour la tournée des ECHO Rising Stars.
Dans le cadre de ce programme, la violoniste Diana Tishchenko se produit en récital avec le pianiste Zoltán Fejérvári.
Cette artiste est présentée par la Casa da Música de Porto et la Philharmonie de Paris.
C'est merveilleux de jouer à nouveau, de se sentir nécessaires, en tant qu’artistes, pour la société, de recréer ce sentiment d’unité avec la société. Nous avons tous traversé cette période d’incertitude en ignorant tout de ce qui allait nous arriver. Je crois que les gens ont compris l'importance de la culture, de la musique, et combien c'est important pour notre esprit. On ne peut pas vivre sans, c'est évident. Et je suis vraiment heureuse et reconnaissante que la Philharmonie de Paris organise ces concerts en ligne et nous offre cette chance de ressentir à nouveau la joie de la musique. J'ai toujours aimé jouer à Paris. J'aime être à Paris, j’aime la vie parisienne et les Parisiens. Et la Philharmonie de Paris a une atmosphère incroyable. Elle a une équipe et une organisation extrêmement professionnelles. L'atmosphère et l'âme de ce lieu, bien qu'il soit récent, respirent la créativité. C'est plein d’espace, plein de gens qui s'inspirent mutuellement. Je suis toujours heureuse de revenir ici. Je vis en Allemagne depuis 10 ans, et à chaque fois que je rentre dans mon pays natal, je suis heureuse de le retrouver. Je sais tout ce qu'il m'a donné, je sens les liens très forts qui m'unissent aux gens là-bas, la chaleur de leur accueil et toute l'émotion qu'ils me transmettent. Je suis très heureuse de garder ce lien avec l'Ukraine. C'est un pays européen, c'est évident, même si notre vision de la vie est très différente. Je dirais que les Ukrainiens sont plus proches des Français que des Allemands, en termes d'état d’esprit et de façon de voir la vie.
Cristina Gómez Godoy, hautbois
En 2012, Cristina Gómez Godoy est devenue la plus jeune musicienne de la prestigieuse Staatskapelle Berlin dirigée par Daniel Barenboim, où elle occupe dès l’année suivante le poste de hautbois principal soliste. En 2019, la hautboïste fait ses débuts en récital au Carnegie Hall de New York et à la Pierre Boulez Saal de Berlin avec le pianiste Michail Lifits. Elle s’est déjà produite en soliste avec l’Orchestre symphonique de la Radio bavaroise, le Münchner Kammerorchester à la Herkulessaal, la Orquestra Sinfônica do Estado de São Paulo à la Sala São Paulo, le Filarmónica de Málaga, l’Orchestre philharmonique de chambre polonais, le West-Eastern Divan Orchestra, etc. Hautbois solo invitée de différents orchestres, elle a joué sous la direction de Simon Rattle, Riccardo Muti, Zubin Mehta, Andris Nelsons, Gustavo Dudamel, Daniel Harding, Alan Gilbert, etc. Depuis octobre 2015, elle est professeur adjoint à l’Université des Arts de Berlin (UdK).
Dans le cadre du programme « Rising Stars », Cristina Gómez Godoy est accompagnée par le pianiste Mario Häring.
Cette artiste est présentée par l'Auditori et le Palau de la Música Catalana de Barcelone.
Je me sens un peu chez moi, ici, parce que j'y ai déjà joué plusieurs fois avec mon orchestre, le Staatskapelle de Berlin, et même avec le West Eastern Divan Orchestra sous la direction de M. Barenboim. Donc ce n'est pas une découverte. Mais à chaque fois, je suis enchantée de revenir. Je pense qu'en ce moment, vu la période que nous vivons, il est important que les gens puissent nous voir, qu’ils nous voient jouer, et qu'on leur apporte ce dont ils sont privés dans la vraie vie, dans les salles de spectacle. C'est une opportunité formidable pour le public comme pour les musiciens. Et c'est une très belle initiative de nous laisser jouer ici. De très nombreuses pièces ont été composées durant la période baroque. La période classique a un peu oublié le hautbois, même si, dans l'orchestre, c'était un élément important. Et le Romantisme l'a réintroduit peu à peu, surtout dans la musique de chambre. On n'a pas tant de pièces que cela pour le hautbois, en tant qu'instrument solo, mais c'est un instrument tellement riche en couleurs et en sonorités que pratiquement tous les compositeurs l’ont utilisé d'une manière ou d'une autre. Dans l'orchestre, en musique de chambre ou pour des solos.
Quatuor Aris
Fondé en 2009 à Francfort-sur-le-Main, le Quatuor Aris propose un répertoire majoritairement germanique et Mitteleuropa. Les quatre jeunes musiciens ont acquis leur renommée internationale en remportant de nombreux prix de musique de chambre dans des concours tels que la Fondation Jürgen Ponto, le Concours international de musique de l’ARD à Munich, le Concours Joseph Joachim et se produisent sur des scènes prestigieuses telles que l’Elbphilharmonie de Hambourg, le Wigmore Hall de Londres, la Philharmonie de Paris, le Konzerthaus Wien, le Concertgebouw d’Amsterdam, les BBC Proms et la San Francisco Chamber Music Society etc.
Dans le cadre du programme « Rising Stars », le Quatuor Aris joue Haydn, Beethoven, Schulhoff et donne une création française de Misato Mochizuki.
Ces artistes sont présentés par le Konzerthaus Dortmund et la Philharmonie de l'Elbe.
Le nom « Aris » est une création. Il n'a pas de sens caché. A, R, I et S sont les dernières lettres de nos prénoms. Nous avons créé notre quatuor en 2009, quand nous étions étudiants à l'université de musique de Francfort. Au départ, on se retrouvait une fois par semaine, et après quelques années, on a décidé d'en faire notre métier. C'est un grand honneur d'avoir été choisis pour la tournée ECHO et d'avoir été nommés « ECHO Rising Stars ». C'est une chance de pouvoir jouer dans ces lieux magnifiques et très importants pour la musique. Ça permet de se faire des contacts, de rencontrer des gens, de mettre un pied dans ce monde que nous ne connaissions pas. Nous avons un programme très intéressant, avec deux des plus importants compositeurs classiques : Haydn, qu'on appelle « le père du quatuor à cordes », et qui donné ses lettres de noblesse à cette formation, et Beethoven, qui a fait passer le quatuor de la musique de chambre aux salles de concert. Et entre ces œuvres, nous avons une pièce contemporaine très intéressante, composée l'année dernière par Misato Mochizuki. C'est tout nouveau. Et nous avons une pièce formidable d'Erwin Schulhoff : cinq danses très enlevées et très différentes.
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