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Week-end Fauré intime

Publié le 01 décembre 2023

— Week-end Fauré intime - © Yoshigo

À l’occasion du 100e anniversaire de sa disparition, hommage en six concerts à Gabriel Fauré, créateur d’harmonies et de mélodies à la sensibilité unique.
— Fauré, Quintette pour piano et cordes n° 2 en ut mineur op. 115 - Quatuor Strada & Simon Zaoui

Peu de compositeurs auront été musiciens de l’intériorité autant que Fauré. Détourné de l’emphase, peu enclin aux grands effets musicaux, celui-ci – même s’il a aussi écrit pour orchestre – s’est donné tout entier dans les petits effectifs et les formes intimes de la musique de chambre, des mélodies ou des pièces pour piano. Porté par la recherche de la justesse plus que de l’éclat, conjuguant la profondeur du sentiment et l’équilibre de la forme, tributaire d’un certain classicisme, Fauré a également marqué toute une génération de musiciens passés par sa classe de composition au Conservatoire de Paris. 

C’est cet héritage, de Nadia Boulanger à Florent Schmitt, qu’explorent Cyrille Dubois et Tristan Raës en ouverture du week-end « Fauré intime », destiné à célébrer le centième anniversaire de la mort du compositeur. Le lendemain, Marion Tassou et l’ensemble L’instant donné jouent également le jeu du dialogue, mais cette fois avec des compositeurs d’aujourd’hui. Des œuvres de Gérard Pesson, Mario Pagliarani, Johannes Schöllhorn et Oxana Omelchuk répondent à des pièces de Fauré écrites durant les vingt-cinq dernières années de sa vie : le Fauré rêvé aujourd’hui y côtoie l’original. C’est à la même période, où Fauré écrit sa musique la plus exigeante et la plus ciselée, que s’intéressent Aline Piboule et Pascal Quignard en évoquant le « dernier amour » du compositeur, la pianiste Marguerite Hasselmans. Familière de ce genre de démarche, Aline Piboule interprète nocturnes et barcarolles de la maturité tandis que Pascal Quignard mêle des extraits de la correspondance de Fauré à ses propres textes.

— Fauré, Automne op. 18 n° 3 - Cyrille Dubois (ténor) et Tristan Raës (piano)

Genre particulièrement propice à Fauré, la musique de chambre est à l’honneur dans les concerts des musiciens de l’Orchestre de Paris (que l’on croisera au détour d’une allée du Musée le dimanche après-midi) ainsi que dans le récital du samedi soir. Donné par le Quatuor Strada rejoint par un autre fauréen convaincu, le pianiste Simon Zaoui, celui-ci met en regard les deux magnifiques quintettes de 1906 et 1921, le second étant flanqué de l’ultime opus de Fauré (et sa seule œuvre de musique de chambre à renoncer au piano), le Quatuor op. 121. Enfin, le chorégraphe Thierry Thieû Niang élabore un spectacle intitulé Pelléas etc., autour des deux suites orchestrales de Fauré et de Sibelius, complétées d’une œuvre nouvelle d’Augusta Read Thomas avec le baryton-basse Laurent Naouri.