Parcours erratique dans des souvenirs de souvenirs de concerts rock, punk, Le Son du camion voyage de haut-parleurs en micros pour amplifier les espaces et les corps. Pour ceux qui ne courent pas après la norme, le rock est un lieu commun et un contrepoint. Le son est ambiance, énergie, histoire : il est audio et visuel. « J’ai beaucoup entendu et bien peu vu ; ai-je écouté ? Il est possible que le rock, comme bien d’autres, soit une musique qui ne s’écoute pas (je m’entends). »
Nathalie Quintane est poète et écrivaine. Elle a publié ses premiers textes dans des revues de poésie puis, chez P.O.L., des livres sans indication générique ainsi que des romans. Parmi ses publications récentes : Que faire des classes moyennes ? (P.O.L., 2016), J’adore apprendre plein de choses (Hourra, 2021), La Cavalière (P.O.L., 2021), Tout va bien se passer (P.O.L., 2023). Elle travaille régulièrement avec des artistes (Stéphane Bérard, Xavier Boussiron, Stephen Loye, Jean-Marc Chapoulie...).
L.L. de Mars explore depuis la fin des années 1980 quelques couples thématiques simples d’oppositions apparentes — l’impureté et la vision, le sujet et le territoire, la mélancolie et l’appétit, la marge et le commun — de façon sonore, littéraire et plastique. Son travail pour Le Son du camion rend compte des mouvements et des maillages qui guident cette ligne créatrice : des commentaires improvisés du texte de Nathalie Quintane à des IA produisent un ensemble dissonant d’images, qui deviennent autant d’éléments d’observation d’un paysage cacophonique pour une académie du dessin. Ces dessins à l’encre sont pris dans des jeux de superpositions et de chromatisation sur une tablette graphique.
Nathalie Quintane & L.L. de Mars, Le Son du camion, Paris, Éditions de la Philharmonie, coll. « Supersoniques », 2024.