Dans ses tableaux, la combinaison de repentirs, d’acrylique, de bâton à l’huile et de collage aboutit à une forme de hip-hop peint. Comme le note Greg Tate, Basquiat est « la plus grande contribution du hip-hop au modernisme (et vice versa) ». Face à son Sprechgesang dessiné à l’aide de traits inimitables et existentiels, le spectateur est pratiquement invité à rapper ces poèmes sonores à haute voix. C’est ce chant, cette parole – qu’il traduit par des lignes moins prononcées dans certaines figures, comme Glenn (1984) ou la figure chantant de l’opéra d’Anybody Speaking Words – qui permettent pour ainsi dire de vivre le son [...].
Dieter Buchhart
Extrait du catalogue de l’exposition Basquiat Soundtracks
Éd. Gallimard, p. 101
Basquiat Soundtracks, catalogue de l’exposition, Vincent Bessières, Dieter Buchhart, Mary-Dailey Desmarais (dir.), Éd. Gallimard, Paris, 2023.