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L’aube est déjà là, le soleil se lève et les oiseaux pépient doucement…
Zimzam se réveille au pied de son arbre et pousse un bâillement sonore… bientôt suivi d’un cri d’effroi ! Il découvre avec stupeur la grosse boule bleue tout près de lui et recule vivement. Qu’est-ce que c’est, encore ? Terrifié, Zimzam grimpe à toute allure au sommet de l’arbre. Arrivé en haut, il respire très fort !
« C’est ma petite bouche qui soufflète ! », s’étonne-t-il
Il risque un regard vers le bas, la boule bleue émet une vibration douce, presque caressante. Mais il y a d’autres bruits aussi, comme un glouglou, un cœur qui bat…
Zimzam est curieux maintenant, il redescend prudemment de son perchoir.
Autour de lui le cui-cui des oiseaux est de plus en plus sonore, ils sifflotent une sorte de chanson…
Zimzam colle son oreille sur la boule : elle a l’air toute vivante, toute palpitante… Et de l’intérieur monte la voix d’une dame !
« Grossilence, dit Zimzam, quelle voix étrange, piquante comme celle un oiseau… »
Zimzam aime tant cette voix qu’il caresse la surface de la boule… Et, peu à peu, elle devient molle comme de la pâte à modeler ! Le bras de Zimazam s’enfonce dans la boule et c’est bientôt tout son corps qui est aspiré !
Mais une fois à l’intérieur, Zimzam n’a pas peur. Il se sent plutôt bien blotti dans son petit cocon. Il écoute la fin de la chanson de la dame qu’il trouve très jolie…
Soudain, la boule se met à parler : « Zimzam le voleur, tu es à l’intérieur du monde… Entends chanter ses voix… »
Zimzam se fige et s’écrie :
« Oh, Grossilence, est-ce que je suis tombé dans un piège ? »
Les notes d’un piano se mettent alors à sautiller…
Zimzam ne sait pas trop quoi penser… mais des voix rassurantes, des petites voix d’enfants, viennent se poser sur le piano.
Zimzam est ravi !
« Grossilence, des enfants chantent ! Ils sont tous ensemble comme les violons d’hier soir ! »
Pris au jeu, il décide de les accompagner : Ta ra ta ta ta ra ta ta !
Mais, mais… Que se passe-t-il ? La boule s’est mise à rouler toute seule ! Zimzam, à l’intérieur, tournicote sens dessus dessous comme dans un manège, youhouuuuu…
Enfin, la boule s’immobilise. Une cascade de chants tous emmêlés les uns avec les autres viennent entourer Zimzam…
« Grossilence, dit-il nerveusement, j’entends des voix d’un autre monde ! Ou de l’autre côté du monde ? Mais personne ne chante la même chose ! Que c’est beau ! J’ai comme un petit frisson… »
Toi aussi, tu sens le petit frisson ? Moi, je crois que c’est un petit frisson heureux et que Zimzam n’est pas vraiment contrarié.
Mais voilà que la boule recommence ! Et elle tourne et tourne encore !
Lorsqu’elle s’arrête, de nouvelles voix s’élèvent…
« Grossilence, j’ai un très gros frisson maintenant ! s’exclame Zimzam. Qu’est-ce que c’est que ça ? Oooh, la voix c’est comme un instrument ! Les gens font des choses étranges avec leurs bouches ! »
La musique s’arrête tout d’un coup. Coincé dans un silence profond, Zimzam aimerait bien maintenant sortir de la boule. Il lui chuchote :
« Je n’ai pas fait exprès de voler Grossilence… Je n’avais jamais rien vu d’aussi extraordinaire… Je suis quand même gentil, tu sais, j’ai plein d’amour pour les gens qui chantent… »
Il pousse doucement avec sa tête dans la matière molle de la boule et hop ! Le voilà dehors ! La boule roule au loin dans la forêt puis disparaît.
Assis dans l’herbe, Zimzam est un peu triste.
« Grossilence, murmure-t-il, tu as fait taire les voix, si, si, je sais que c’est toi… Mais j’aimais bien le frisson… Je crois que c’est ce qu’on appelle l’émotion : tu sais, quand tu as envie de rire et puis de pleurer, que tu es fâché et qu’en même temps tu es content… un truc comme ça. »
Tête basse, il reprend son chemin dans la forêt mais une idée lui vient brusquement :
« Moi aussi, je pourrais essayer de faire quelque chose de rigolo avec ma voix ! s’exclame-t-il. Si je fais aaaaah et que je tapote mon petit cou en même temps, ça fait ahohahohahahaaaaaa ! »
Oui, quelle bonne idée ! Tu veux essayer toi aussi ? Attention, à 3 c’est à toi. 1, 2, 3…. Aaaaaaah ! Ahohaaah !
Zimzam s’éloigne en gambadant et toute sa tristesse s’est envolée ! Soudain… il aperçoit au milieu du chemin… un gros sac abandonné. Et, une nouvelle fois, il se demande :
« Mais qu’est-ce que c’est que ça ? »
Raconté par Marion Rampal, écrit par Karine Chaunac, réalisé par Marie Guérin
Les œuvres à écouter :
Carmen, Georges Bizet
Svatba, Mystère des voix bulgares
Chants inuits