La pianiste italienne affiche à 33 ans un parcours impressionnant. La large palette de couleurs de son jeu, la souplesse de sa virtuosité et son cantabile naturel feront merveille dans des chefs-d’œuvre signés Prokofiev, Debussy et Tchaïkovski.

On a découvert Beatrice Rana lors du Concours Van Cliburn en 2013, où elle obtint la Médaille d’argent, deux ans après avoir remporté celui de Montréal. Elle y révélait déjà les caractéristiques de son jeu : l’alliage d’une technique totalement maîtrisée et incandescente, d’un vaste panel de sonorités et d’un précieux sens de l’atmosphère. Toutes qualités indispensables, tant dans les pages expressives de Roméo et Juliette, où le sens du lyrisme de Prokofiev atteint des sommets, que dans sa féroce et éblouissante Sonate n°6. Les Études de Debussy, flamboyants poèmes pianistiques dont on est loin d’avoir percé tous les secrets, et l’arrangement dû à Mikhaïl Pletnev de Casse-Noisette de Tchaïkovski complètent ce très beau programme.